Detroit Metal City

Dessins et textes : Kiminori WAKASUGI

Lors des quelques concerts de Métal extrême auxquels il m’arrive d’assister, en regardant les membres du groupe, peinturlurés comme des zombies, les yeux injectés de sang, lever leur poignet hérissé de clous longs comme des aiguilles de porc-épic et faire le signe de Satan, la remarque formulée par ma douce et tendre en voyant pour la première fois l’un de ces gangs de clowns électriques me vient immanquablement à l’esprit : « N’oublie pas que tous ces mecs ont des mamans ».
Tout ça pour dire que si vous aimez le Death et le Black Metal, le bondage, Kiss, les pâtisseries, David et Jonathan et les mangas, peu importe dans quel ordre, vous devez lire Detroit Metal City. Au début du récit, tout semble normal : un trio de Death Metal, grimé et peinturluré avec outrance. Leur leader, Sôichi Negishi, chanteur et guitariste qui répond au pseudo de Krauser chante des textes d’une subtile poésie, invitant à la paix et la concorde entre les hommes. Les femmes sont des truies, les mères doivent être violées, les pères assassinés et le reste à l’avenant. Bref, la routine.
Sauf que Sôichi a un gros problème, c’est un jeune homme doux et sensible qui au fond de lui exècre ce qu’il fait et rêve en secret de jouer de la guimauve pour midinettes.
Incapable de se libérer de l’emprise d’une manageuse tyrannique et nymphomane et de la pression des autres membres du groupe, ce tendre et faible amateur de bleuettes, sitôt enfilé son costume et appliqué son maquillage, se voit contraint de jouer avec application son rôle de démon de l’enfer, sans pitié avec les concurrents qui osent essayer de rivaliser avec lui dans le registre de l’outrance et de l’obscénité. Cela donne lieu à des concerts-battle hauts en couleurs avec bondage, taureau, concours de crachats ou de « fuck » et moult simulation de sodomie, sous les yeux d’un public décérébré dont les commentaires feraient passer les journalistes sportifs pour des chroniqueurs littéraires.
Cette erreur sur la personne est le prétexte à des situations vaudevillesques, absurdes et schizophréniques pour le pauvre héros, condamné à l’imposture, tiraillé entre ses pulsions les plus bestiales et ses profondes aspirations romantiques, contraint de soigner son image de bête lubrique alors qu’il est encore puceau, et ne pouvant révéler à l’élue de son cœur son terrible secret.
Difficile de dire si Detroit Metal City est un récit original ou complètement débile, ce qui est d’ailleurs la question que l’on pourrait se poser pour nombre de mangas. Il est sûr en tout cas que son intrigue ne laisse pas indifférent et suscite tout de même l’envie de savoir comment Sôichi va se sortir du guêpier dans lequel il s’est fourré.
A noter que Detroit Metal City a fait l’objet d’une adaptation cinéma plutôt réussie, fidèle à l’esprit déjanté du livre.

Le Local

Dessins et textes : GIPI

Avec le titre, tout est dit d’emblée et c’est aussi le cas dès la première planche lorsque Giuliano fait découvrir à Stefano la masure que son père met à leur disposition pour répéter. Ceux qui savent comprendront, un groupe de Rock sans local c’est comme… à chacun de compléter avec la métaphore qui lui semblera la plus appropriée.
Le récit de Gipi est fondé sur ce postulat indépassable. L’intrigue est simple et limpide et fait la part belle aux personnages, des jeunes ordinaires qui se cherchent et trouvent dans le Rock un exutoire à leurs doutes, leurs angoisses et leurs blessures secrètes. Pas de plan de carrière, malgré le vague espoir du succès, entretenu par le contact avec un producteur écoeurant de cynisme. L’important c’est le défouloir, grâce aux décibels et à des textes cathartiques.
Les parents et la famille en général y jouent le rôle fondamental qui leur revient, parce qu’ils sont presque toujours la première cible de la révolte de l’apprenti rocker. Bien qu’ici les rockers ne soient pas vraiment des rebelles mais plutôt des jeunes gens polis et respectueux de l’autorité parentale même si elle leur pèse inévitablement.Ce local et ces répètes vont amener chaque membre du groupe à se révéler aux autres et bien sûr avant tout à lui-même. Tout particulièrement quand l’ampli du guitariste va tomber en rade et obliger à trouver une combine pour le remplacer. Pourtant, le père de Giuliano avait bien précisé que le local était un « cadeau temporaire », subordonné à la seule condition de ne pas faire de conneries…
L’auteur sait de quoi il parle. Il a joué du Punk dans plusieurs groupes amateurs. C’est sans doute pour cette raison que son récit, servi par des dialogues d’une rare authenticité, nous immerge complètement dans l’intimité de ces quatre adolescents. Le trait acéré et la mise en couleurs magistrale restituent parfaitement l’incandescence de ces répètes dont on pourrait presque entendre la clameur et où chacun joue comme si sa propre vie et accessoirement le destin du Rock en dépendaient.
Le groupe de Giuliano, Stefano, Alberto et Alex n’a pas de nom, ne connaîtra aucun lendemain professionnel et on ne le verra pas se produire en concert. Tout juste aura-t-il enregistré quelques morceaux sur une cassette au moyen d’un petit magnétophone de fortune. Mais Gipi rappelle que l’essentiel est ailleurs, dans le fait d’avoir un endroit vraiment à soi, de jouer ensemble, de former un groupe et d’y frotter son ego avec celui des autres pour se fondre dans un élan commun.
« Le Local » est sans conteste à ce jour le plus bel hommage que l’on ait fait à ces lieux obscurs et secrets où la magie du Rock se perpétue et se régénère sans cesse.

Nous sommes Motörhead

Dessins et textes : COLLECTIF

Les Collectifs ? Comment dire… Rien qu’avec leurs titres peu ragoûtants, calibrés pour les têtes de gondoles d’hypermarchés, du genre « Démis Roussos en bandes dessinées » ou encore « Les chansons de Frédéric François en BD », on imagine bien le making-of : « Eh, Duchmole, ça te dirait de faire un truc sur Machin ? – Ah ouais, cool, et tu veux combien de planches ? Pour quand ? Euh… et c’est payé combien ? Ah… ben, faut que je réfléchisse alors et pis tu sais en fait, Machin, à part son premier album… finalement j’connais pas bien et en plus le Black-Variète-Core, j’écoute plus trop ça… »
Le pire, c’est les illustrations de chansons en BD. Ca confirme que même un bon texte de chanson constitue rarement un scénario intéressant, même avec des grosses pointures de la planche. On reste trop dans l’adaptation littérale. Bien qu’il en existe, comme le Bob Dylan Revisited par exemple, qui comporte quelques trucs sympas, la plupart du temps, mieux vaut refermer vite le bouquin et remettre le son. Ce genre d’exercice donne plus l’impression que les éditeurs qui se sont lancés là-dedans avaient au mieux envie de se faire plaisir, au pire espéraient faire un bon coup commercial, (l’un n’empêchant certes pas l’autre) surtout en choisissant de mettre en images quelques franchouillards bien bankables, du genre qui créent de mini-émeutes dans les allées du festival d’Angoulême.
Bon, maintenant que j’ai plombé l’ambiance, y’a plus qu’à allumer les Marshall et pousser les potards à fond dans le coin car maintenant on va parler de Rock’n Roll et donc de Motörhead. Car s’il est un gang qui depuis plus de 30 ans fait l’unanimité dans toutes les chapelles du culte du Binaire Primaire, c’est bien le trio de Sir Lemmy Kilmister. Faites le test, demandez au plus élitiste des fans de Post-Rock underground si, quand même, y’aurait pas un groupe de Rock « connu » qui trouverait grâce à ses yeux, à part bien sûr les Beatles (hors compète) il vous concèdera que « ouais, Motörhead, à la limite, c’est vrai que… ». Motörhead, ça triche pas, c’est carré, sans surprise, réconfortant. On met le disque et on s’en prend plein sa race, juste ce qu’il faut. A 70 balais, avec des tiags, un stetson, des cheveux filasses, des rouflaquettes et du diabète, n’importe qui à la place de Lemmy serait parfaitement ridicule (qui a crié Johnny ? vraiment, c’est pas malin !). Lemmy, c’est le surhomme nietszchien, l’essence platonicienne du Rocker, qui impose le respect idolâtre. Un jeu de basse tellurique, une voix granitique, rauqu’n râle, peaufinée au papier de verre gros grain trempé dans le Jack Daniels et une ribambelle d’hymnes heavy-rock, métal et même punk (foin des étiquettes, Lemmy vous expliquerait que tout ça, c’est  juste du Rock’n Roll et une question de réglage de la pédale distorsion).
La préface résume bien la démarche. En France, on n’arrivera jamais à sortir un groupe comme Motörhead mais on a la BD. Là, on est bons, on sait faire. Alors on va brancher les crayons et les pinceaux et rendre à la bande à Lemmy l’hommage qu’elle mérite.
Mais face à un tel monument, il fallait donc mettre la barre très haut. « Nous sommes Motörhead » (pour ceux qui ne comprennent pas le choix du titre, je ne peux, hélas, rien) s’y est employé. Un format 33 tours, comme à la grande époque, une couv noire (comment faire autrement ?) et un visuel monstrueux de la bête magistralement revisitée par Lamquet.
A l’intérieur, des récits courts, efficaces, des évocations oniriques (Oiry), iconoclastes (Witko), drolatiques (Bouzard), révérencieuses (Josso), mystiques (Micol), autobiographiques (Menu) mais jamais béates. Motörhead, c’est pas pour les groupies. La démarche des auteurs est sincère à l’évidence et tous ont tenu à se mettre à la hauteur et transmettre à leur manière leur admiration pour le trio british. Et cela nous donne une compilation qui constitue désormais une référence en matière d’ouvrages de BD collectif.
Ben, voilà, c’était pas compliqué, il suffisait juste de choisir des auteurs de talent, fleurons de cette fameuse nouvelle BD (pour faire dans le raccourci commode), affranchis de l’héritage académique de la grande école franco-belge et véritablement concernés par le Rock (et donc Motörhead, au cas où vous n’auriez toujours pas pigé) parce que définitivement ils le sont et nous le sommes tous, oui, motherfuckers, nous sommes Motörhead !
Sinon, j’avoue, Demis Roussos en bandes dessinées, ça se fera jamais, il faudrait au moins 300 planches pour être au niveau du sujet et aucun éditeur ne prendrait un tel risque (ou alors une co-édition Weight-Watchers ?). En revanche, Frédéric François par Bouzard, Luz ou Menu, je serais curieux de voir ça…

Et pour en savoir plus sur ce sacré Lemmy, le documentaire éponyme s’impose.

Doomboy

Dessins et textes : Tony SANDOVAL

L’une des particularités du Métal est sa propension à se décliner sous des formes et des étiquettes très diverses, comme s’il constituait en lui même un genre musical à part entière, à côté du Rock, du Jazz, du Blues, du Rap, etc. Et alors ? m’éructeront les plus chevelus des lecteurs de cette chronique, tu découvres l’eau tiède, abruti ?
On se calme les graisseux ! J’voulais pas vexer mais bon, vu de l’extérieur, tout ça c’est quand même un peu la même chose, non ? Bruyant, saturé, violent mais ça reste du Rock. On a beau mettre un adjectif différent devant, Trash, Hardcore, Death, Progressive, Atmosphérique, voire des sous adjectifs, du genre, Brutal ou Old School, ça serait pas un peu artificiel, toutes ces étiquettes ?
Allez, je charrie, je jure sur mon premier Pass Hellfest que j’le pensai pas.

Or donc, Tony Sandoval est mexicain et fan de Métal (en le voyant, on aurait pu s’en douter) dont il joue lui même (sur une Jackson, si ma mémoire est bonne) et ma foi, ça se voit clairement dans ses œuvres. Et vlatipa que lui aussi a créé sur le papier un nouveau genre, le Métal écolo. Ca n’a rien de péjoratif au contraire car à la lecture de Doomboy, on retrouve le thème déjà développé dans « Nocturno », cette intervention de la nature qui donne à l’intrigue une forme onirique et une dimension fantastique assez inattendue.
Cela passe avant tout par un dessin très personnel, épuré, faussement naïf, immédiatement reconnaissable qui donne au récit ce ton et cette atmosphère fabuleux.
Doomboy est un conte moderne et un récit d’une authenticité surprenante malgré les ingrédients fantastiques qu’il emploie. Le héros est un adolescent, guitariste de Métal, qui vient d’être viré de son groupe et de perdre un être cher. Sur les falaises près de chez lui, il va sublimer son chagrin et découvrir, en écoutant la mer, un son étrange, magique et envoutant donnant vie à des créatures fantasmagoriques, sur lequel son jeu de guitare va enfin trouver l’inspiration qui lui faisait défaut. En osmose avec la mer et les éléments, la musique naissant ainsi de sa guitare est aussitôt mise sur les ondes d’une station locale. Elle va faire de lui Doomboy, une légende urbaine.
Sandoval dresse un portrait d’adolescent tout en nuances, aussi bien dans la narration que par une superbe mise en couleurs, restituant parfaitement ce déchirement entre la candeur de l’enfance toujours présente et la révolte du jeune adulte en devenir. Cette ambivalence est d’ailleurs l’un des traits caractéristiques du Métal, musique violente et dont les formes les plus extrêmes sont souvent appréciées par des gens réservés et bien éduqués, si l’on met de côté la longueur de la chevelure et des clous sur les bracelets.
Le récit aborde aussi avec beaucoup de sensibilité le sujet délicat des premiers émois sexuels, qu’ils soient ou non dans la norme.
Malgré un dénouement un poil trop elliptique, Doomboy est un récit fort et puissant comme un riff de Métal qui consacre définitivement le talent de son auteur.

Frank Zappa Comics Tribute

Dessins et textes : COLLECTIF

Pénétrer dans l’univers de Frank Zappa, c’est un peu comme de se lancer dans un marathon : si on n’est pas correctement préparé, on risque fort d’abandonner bien avant d’avoir trouvé son second souffle. Se confronter aux élucubrations sonores du génial compositeur nécessite d’avoir une culture musicale musclée à force de moult écoutes de rock progressif, de jazz, de blues, de musique contemporaine… entre autres ou à défaut de posséder une ouverture d’esprit large comme le Grand Canyon, sachant qu’être doté des deux peut au final s’avérer insuffisant pour apprécier la musique de l’iconoclaste moustachu.
Frank Zappa Comics Tribute © L'Oeuf, 2012Et pour évoquer en images l’œuvre protéiforme d’une des plus excentriques légendes du Rock, le point de vue de plusieurs auteurs est plutôt de bon aloi, d’autant que les collectifs en BD sont devenus monnaie courante, spécialement quand il s’agit illustrer l’ouvre ou la vie de musiciens.
Sur le plan musical, Zappa était un explorateur et un aventurier infatigable. Sur le plan corporel, il attachait une importance particulière à sa moustache et l’odeur de ses pieds. Sur le plan pathologique, il était un fumeur compulsif.
Ces caractéristiques essentielles de la vie de Zappa, auxquelles il faut ajouter un esprit libertaire sans concessions, ont inspiré les dessinateurs de cet effort collectif. Cet hommage à Zappa est ainsi fidèle à son œuvre et c’est sa plus grande réussite : foutraque, irrévérencieux, original, inventif, parfois surréaliste au point de friser l’abscons (les mauvaises langues diront que c’est une contraction d’absolument con). Pas sûr néanmoins qu’il donne envie aux néophytes d’aller y voir de plus près. Pas grave, nous resterons de la sorte entre gens de bonne compagnie, n’est-il pas ?

Lucie in the Skeud

Dessins et textes : JOAN

Pour les moins de 20 ans, le vinyle est souvent un objet un peu bizarre.
Sur cette galette d’un noir profond, contrairement au CD et on ne parle même pas du MP3, on voit la musique, les morceaux sont là, bien délimités par les sillons.
Mais ce qui fascine le plus dans le vinyle et continue à attirer un public sans cesse renouvelé, y compris les susdits moins de 20 ans, c’est la pochette, cette oeuvre graphique à part entière dont l’identité artistique est complètement autonome par rapport au disque même si elle peut en souligner le contenu… ou pas.
Rappelons que quelques grands noms de la BD en ont créé de magnifiques. Crumb (qui en a pondu un paquet) et du côté de chez nous, Serge Clerc, François Boucq ou Jean Solé.
Certains disques ne brillent que par leur pochette et s’avèrent aussi décevants que leur devanture était riche de promesses mais l’on a au moins la consolation de posséder une belle image que l’on ressort à l’occasion pour la montrer aux potes, à la demoiselle dont l’on sollicite les faveurs et si affinités aux mômes éberlués ou indifférents qu’on lui aura collés dans le tiroir.
Y’en a qui font des tags sur les murs, Joan, lui dessine une sale gamine, prénommée Lucie sur des pochettes de disque (prétexte à un jeu de mot débile comme on les aime) . L’un des principaux avantages de ce passe-temps, c’est que ça ne dérange pas les voisins, sauf bien sûr si, dans le même temps, le disque en question tourne à fond les potards sur la chaîne HI-FI.
Le principal intérêt de l’exercice, et ce futé de Joan (qui n’est pas un novice en matière de BD Rock puisqu’il a déjà commis la série des Accros de) l’a bien compris, c’est d’ouvrir en grand la boîte aux souvenirs des fans de Rock bedonnants, burinés, déplumés mais jamais blasés que nous sommes devenus après avoir franchi le seuil fatidique de l’âge où même un gardien de foot commence à se faire vieux (pour les filles, j’ai pas trouvé de comparaison mais tout de façon si elles aiment le Rock, ce sont des princesses, alors elles restent toujours jeunes et belles… ça va, chérie, je peux continuer ?)
Le fait est que Lucie in the Skeud se déguste comme une bonne grosse madeleine, sucrée et beurrée à souhait. Et pour les moins de vingt ans (petits cons !), ce bouquin offre une entrée par la grande porte dans le panthéon du Rock.
Forcément, la part belle est donnée aux albums d’avant l’hégémonie du CD, provocatrices, intrigantes, virtuoses et donc immédiatement reconnaissables. Atom Heart Mother, Deep Purple In Rock, Highway To Hell, Who’s Next, All Wrapped Up (où l’on découvre que ce n’est pas Lady Gaga qui a inventé la haute couture bovine mais les Undertones)… Celles que l’on contemple pendant l’écoute comme si la musique en sortait tout droit. Des chefs-d’œuvre donc mais aussi des albums un peu plus confidentiels dont la mémoire n’a peut-être survécu justement que grâce à leur pochette.
Quelques planches de BD agrémentent le bouquin qui balisent un peu le terrain et le propos de l’auteur avec la dose d’humour et d’autodérision de fan de Rock.
Et puis, n’oublions pas Lucie, cette protopunkette, aux escarpins ringards et au sourire carnassier de serial-killeuse en jupes plissées, qu’on imaginerait bien découper les pédophiles à la tronçonneuse. Elle se fond parfaitement dans le décor de ces bijoux (photo)graphiques dont Joan utilise ou détourne le thème avec burlesque, réussissant souvent la prouesse de nous faire songer que finalement, cette pissouze n’aurait pas déparé sur l’œuvre originale.
Un hommage iconoclaste et irrévérencieux, absolument rock’n roll comme devraient l’être tous ceux offerts à la grande cause du Rock.

Le Petit Livre Rock

Dessins et textes : Hervé BOURHIS

On est d’abord attiré par l’objet. Ce format 45 tours du bon vieux temps du vinyle quand les chansons se vendaient encore à l’unité et où l’on pouvait s’offrir le dernier tube d’un groupe sans être d’obligé d’acheter tout l’album. La couverture, découpée comme une vraie pochette de disque, d’un rouge sang bien pétant soulignant le noir du cercle central, où se détache en lettres blanches un titre simple, accrocheur, même un poil prétentieux, qui suscite la curiosité et l’envie irrésistible de voir de quoi il retourne.

En ouvrant le livre on découvre une série de dessins sans fil conducteur apparent, ah si, une année en haut, sur la page de gauche. On tourne les pages, d’accord, c’est chronologique, une histoire du Rock en BD donc ?
Un coup d’œil plus attentif sur les dessins… la pochette d’Highway To Hell, le logo des Satellites, les Pixies en concert… oui, mais encore ?
Avant de refermer l’ouvrage, on prend quand même le temps de lire quelques textes, tiens, c’est juste après la mort de Presley qu’Elvis Costello a choisi son pseudo. Ah oui, c’est vrai, Jon Spencer a d’abord joué dans Pussy Galore, Eh, mais moi aussi j’étais amoureux de Kim Deal, en plus c’est moi qui l’ai vue le premier ! Ah bon, Rivers Cuomo a une jambe plus courte que l’autre ? déjà qu’il est pas bien grand…
Dix minutes plus tard, on sort de la librairie avec l’opus et le soir on le reprend du début. Juste quelques pages, avant de s’endormir, demain y’a école. Les années s’écoulent au fil des dessins… Il est quelle heure là ? Bon allez, je termine les années 1980 et promis, j’éteins…
Hervé Bourhis parvient à illustrer grâce à un choix subtil et équilibré de grands évènements et des petites anecdotes, le foisonnement de cinq décennies de Rock. Pochettes d’albums, images de concert, portraits, scènettes lycéennes, agrémentées de textes manuscrits ou informatiques, courts, précis, parfois ironiques ou percutants comme des gros titres de journaux se juxtaposent avec bonheur, et forment un tout cohérent et équilibré.
Pour autant, bien qu’il soit très dense et au bout du compte assez didactique « Le Petit Livre Rock » n’est ni une anthologie, ni une encyclopédie. Plutôt une autobiographie ludique et interactive (tant elle évoque en nous de souvenirs), le journal intime d’un véritable passionné de Rock. Ca commence en 1951 et ça s’arrête en 2007 et même 2008 dans la deuxième édition mais ça se peut être lu ou butiné dans n’importe quel ordre, complètement ou par bribes et surtout ça déclenche immanquablement l’envie de réécouter toute sa discothèque.

L’interview d’Hervé Bourhis, c’est ici

Rock Strips

Dessins : COLLECTIF – Textes : Vincent BRUNNER

Rock Strips © Flammarion, 2009On peut penser ce qu’on veut de Rock Cartoon, paru en 1990 et réunissant pour la première fois, sous la houlette de Philippe Koechlin, pilier de Rock & Folk, un assortiment pas toujours très bien choisi des meilleurs albums du gratin du Rock, chacun illustré par un auteur de BD différent, parfois issu de la bande de Métal Hurlant (Margerin, Sire et consorts) mais pas que. L’objet était beau, le résultat était graphiquement plutôt réussi mais le propos était un peu court, tant du point de vue du Rock (une chronique sommaire de l’album sélectionné) que de l’approche BD : quelques cases, certes parfois superbes, telles celles de Solé ou Sire, mais tout ça laissait un peu sur sa faim. N’empêche qu’un genre était né en BD, que l’on pourrait désigner, pour faire simple, sous le vocable de Collectif musical.
Restait à affiner le concept. Vingt ans plus tard, sort Rock Strips. Avec la même formule que son aîné, à savoir d’une part un rédactionnel, assuré par un journaliste de Rock confirmé, Vincent Brunner, rejeton de Rolling Stone, et d’autre part une suite de chroniques illustrées mais cette fois allant un peu plus loin qu’un simple exercice de style.
Pour commencer par le début, Rock Strips reprend le procédé de Rock Cartoon d’une couverture clin d’œil à une pochette d’un album mythique. Fred Beltran avait revisité « Sgt Peppers », Rock Strips quant à lui détourne le « Cheap Thrills » de Janis Joplin illustré par Crumb, un kaléidoscope composé de visuels issus du bouquin qui annonce la couleur : On va causer de Rock, les gars mais on va aussi vous donner de la BD.
Autre point commun du petit nouveau avec son glorieux aîné, la dénomination facile et un peu trompeuse d’histoire du Rock en Bande Dessinée. De démarche historienne, il n’est pas vraiment question hormis le classement chronologique, mais pas de thématique ni de vrai fil conducteur. Et au fond tout ça n’est pas très important, car hormis ce détail, Rock Strips reprend le flambeau là où Rock Cartoon l’avait laissé mais offre cette fois aux amateurs de Rock comme de BD plus de grain à moudre.
Déjà, un vrai rédactionnel. En deux pages, Brunner fait le tour de la question, envoie une playlist, une discographie sélective bien (res)sentie et laisse la place à l’image.
Ensuite et donc, de la vraie Bande Dessinée, une trentaine de récits de six planches. Evidemment, on y trouvera un peu de tout, selon la sensibilité du dessinateur (parfois épaulé par un scénariste), de l’évocation conceptuelle (absconse ?) à l’hommage un peu béat mais avec de vrais morceaux de bravoure, dramatiques (le Johnny Thunders crépusculaire de Oiry) ou humoristiques (Nirvana par Bouzard, AC/DC par Brüno). Globalement, le contrat est donc rempli : une anthologie plutôt qu’une histoire où la BD investit le Rock et lui dresse quelques portraits graphiques qui démontrent que les deux peuvent décidément faire bon ménage.Rock Strips © Flammarion, 2011
Evidemment, Rock Strips présente les inconvénients inhérents à tout ouvrage collectif : en premier lieu une qualité inégale, certains chapitres étant moins réussis que d’autres et même si cela dépend des goûts, il manquera justement l’unité de ton et d’approche qu’offrirait la vision d’un seul dessinateur, même si les textes de Brunner apporte quand même une cohérence à l’ensemble. En contrepartie, tout le monde pourra y trouver son compte et en l’occurrence, le niveau moyen reste de bonne facture tant par la qualité graphique que par l’implication et le plaisir que tous ces dessinateurs ont visiblement pris à se livrer à l’exercice.
On pouvait aussi faire le reproche au premier tome de Rock Strips d’avoir délaissé quelques grands noms du Rock mais le second opus est venu en grande partie réparer les oubliés du premier et laisse (peut-être) augurer une série au long cours que l’on aurait plaisir à voir s’éterniser.

Bonus Track : 3 questions à Vincent BRUNNER

Rock’n Roll Comics

Todd LOREN – Jay Allen SANFORD – Various Artists

La vie de Todd Loren pourrait utilement figurer en bonne place dans le palmarès des destins les plus emblématiques de la grande foire rock’n roll.
Todd Loren (de son vrai nom, Stuart Shapiro) n’était pas une rock star mais il en avait le potentiel. En 1989, il fonde à San Diego, avec Jay Allen Sanford, les éditions Revolutionnary Comics grâce auxquelles il va faire paraître à un rythme frénétique, pendant environ trois ans, un nombre impressionnant de biographies, les « Rock’n roll Comics » dont il écrira plus d’une vingtaine de scénarios, dont les onze premiers ainsi que les 8 tomes de la biographie consacrée aux Beatles. L’ensemble de ces biographies dont Todd Loren a signé une bonne part des éditoriaux et dont une cinquantaine a été écrite par Jay Allen Sanford constitue aujourd’hui une véritable encyclopédie (la prétention universitaire en moins) de l’histoire du Rock en bandes dessinées.
Rares sont les grands noms du Rock de l’époque qui n’ont pas eu les honneurs de cette collection. Les Gun’s and Roses ont ouvert le bal, suivi par une foultitude d’autres. Les Beatles, les Rolling Stones, les Who, les Doors, Pink Floyd, Bob Dylan, les Sex Pistols, Cure, Metallica, Van Halen, AC/DC, Prince, Frank Zappa, David Bowie… Environ 125 biographies et des chiffres de vente que l’on peut estimer à environ 2 millions d’exemplaires. A noter que Revolutionnary Comics a édité au total 300 numéros, le reste de la production étant consacrée à des sportifs, des hommes politiques, des stars de la télévision, plus quelques fictions.

Ces biographies se voulaient ouvertement subjectives comme l’indique leur sous-titre : Unauthorized and proud of it (non autorisé et fier de l’être). Ce qui a valu à Todd Loren quelques déboires judiciaires. Certains des intéressés n’ont en effet pas vraiment apprécié la façon dont leur parcours était présenté et ont tenté d’empêcher la parution des biographies les concernant. Axl Rose, Bon Jovi, Grateful Dead ou Skid Row étaient au nombre de ces mauvais coucheurs. Ceux qui sont allés le plus loin sont les New Kids on the Block avec un procès devant la Cour suprême de Californie. Cette dernière a accordé à l’auteur-éditeur le bénéfice du premier amendement de la constitution des Etats-Unis d’Amérique qui garantit le droit d’expression. Loren, qui à la faveur de ce succès judiciaire est devenu le Larry Flint du Comics, a donc pu continuer à sévir, encouragé de surcroît par cette excellente publicité.
Même si ces biographies paraissent assez documentées et reprennent les événements ou les anecdotes les plus connus, Rock’n Roll Comics n’hésitait pas à mettre en exergue les travers de ces héros et à reconstituer des scènes et des dialogues dont l’authenticité reste sujette à caution même si elle permettait de mettre en évidence certaines étapes importantes de la carrière du groupe ou de l’artiste.
Ces biographies totalement libres sont parfois le prétexte à des digressions assez fantasques. Comme la phobie pour les vols en avion de Robert Smith où la grande faucheuse le leader de Cure lui fait revoir l’intégralité de sa carrière avant de l’emporter. Dans le huitième tome de la biographie consacrée aux Beatles, Loren propose sa propre version de la célèbre rumeur de la mort de Paul Mc Cartney dans un accident de voiture en 1966. Le conducteur du camion à l’origine de l’accident contacte Brian Epstein le manager des Beatles qui décide de remplacer Paul par un sosie de Paul McCartney. John Lennon se rendant compte de la supercherie n’aura alors de cesse de semer des indices dans les disques des Beatles.
Pour le dessin, Rock’n roll Comics faisait appel à des auteurs au trait réaliste, plus ou moins aguerris. Autant dire que la qualité du graphisme n’était pas toujours au rendez-vous et parfois même à la limite de la caricature, quoique involontaire. Mais il faut saluer le fait que de jeunes graphistes ont ainsi pu faire leurs premières armes. Certains numéros de la collection font plutôt penser à des fanzines, impression accentuée par le maquettage sommaire (petit format d’une quarantaine de pages agrafées et imprimées sur papier mat, dans la grande tradition des magazines de super héros). D’où un prix très abordable et la possibilité de réimprimer facilement certains titres, telles les biographies de Gun’s and Roses ou Metallica, dont le retirage a atteint les 300 000 exemplaires.
En outre, beaucoup de ces Rock’n roll Comics comportaient en plus de la biographie, des évocations parodiques ou burlesques, voire franchement délirantes, où les scénaristes se lâchaient complètement, souvent mis en images par des dessinateurs plus ou moins talentueux. Mais ces approximations s’inscrivent tout à fait dans la démarche délibérément rock’n roll de Todd Loren et ne gâchent en rien le plaisir du lecteur, surtout s’il est amateur de Rock.
Loren ne comptait pas que des détracteurs dans la scène Rock. ZZ Top ou Frank Zappa ont apprécié son travail et d’autres comme Gene Simmons (le bassiste de Kiss, grand fan de Comics) ou Alice Cooper sont de véritables admirateurs de son œuvre. Ces derniers figurent d’ailleurs dans le documentaire télévisuel sorti en 2005 et consacré à la vie de Todd Loren, « Unauthorized and proud of it – Todd Loren’s Rock’n roll Comics ».
Au fond, le défaut principal des Rock’n Roll Comics est qu’ils ne couvrent souvent qu’une partie de la carrière de toutes ces rockstars dont la plupart ont survécu à Todd Loren. Car ce dernier a disparu prématurément en connaissant toutefois une fin digne des idoles qu’il a dépeintes dans ses scénarios puisqu’il a été retrouvé poignardé dans son appartement en juin 1992. Il n’avait que 32 ans. Mais ce n’est pas tout ! Ce meurtre n’a jamais été élucidé. Bien que le FBI n’ait pas officiellement validé cette thèse, la rumeur court que Loren aurait été assassiné par Andrew Cunanan, tueur en série qui compte à son actif le meurtre du célèbre couturier italien Gianni Versace. Certains pensent que Loren et Cunanan auraient même été amants.
Après cette mort mystérieuse, « Rock’n Roll Comics » survivra pendant deux ans, grâce à Jay Allen Sanford et au père de Todd Loren qui faisait déjà partie du staff, avant que la maison d’édition ne s’oriente vers la BD érotique. Si ça, c’est pas rock’n roll…

Pour en savoir plus sur Todd Loren, une visite sur le blog de Jay Allen Sanford s’impose. En anglais dans le texte, ça vous fera le plus grand bien !

Les Allumeuses

Dessins : CHA – Textes : François MAINGOVAL

Charlene et Olivia, glandeuses et parasites (parce que « ça leur plait » comme aurait dit le groupe OTH au temps de sa splendeur), deviennent des stars du jour au lendemain. Satire réjouissante de « l’Industrie-Bizness-Musique » (toujours pour citer OTH, décidément) où tout l’idéal punk est résumé au travers du destin de ces deux filles, déjantées comme le Rock les aime, qui débarquent comme des cheveux (ou plutôt des crêtes) dans la soupe d’un casting pour émission de télé musicale à élimination directe.
Les Allumeuses ; Cha - Maingoval © Casterman, 2007Contre toute attente, les provocations et le caractère imprévisible de ces deux chipies destroy qui jouent leur musique à fond et refusent toute concession vont conquérir le grand public, avide de sensations nouvelles, et prendre de court les producteurs de l’émission. Ces derniers ne vont cependant pas tarder à comprendre tout le parti qu’il y aurait à tirer de ce succès inattendu, en tirant sur les bonnes ficelles pour reprendre le contrôle de la situation.
Le portrait à peine caricatural de ces deux rockeuses, tout aussi iconoclastes (pauvre Michel Sardou…) et bordéliques que sincères et naïves, tape en plein dans le mille et réalise le rêve que bien des fans de Rock caressent en secret : voir des rockers mettre le binz total sur un plateau de télé.
Le propos essentiel de ce conte moderne, concocté par Maingoval et parfaitement servi par le dessin débridé de Cha, est en effet de confronter la philosophie du « No Future » à la cruelle réalité du star-bizness, avec en toile de fond une belle histoire d’amitié.
Il n’est jamais évident de passer du registre humoristique à celui du drame. Ici la transition se fait progressivement, vers un dénouement qui confère à ce récit encore plus de relief, en point d’orgue de ce qui n’aurait pu être qu’une simple fable rock’n roll (ce qui eut été déjà fort respectable).
C’est bien tout le paradoxe de cette musique, dont le message provocateur et contestataire n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est relayé par la grosse machine capitaliste. En serait-il en définitive un sous-produit ? Le débat n’est pas nouveau et reste ouvert mais en attendant Les Allumeuses mettent le feu aux poudres de la BD Rock en lui offrant un récit haut en couleurs, percutant comme un titre des Wampas (évidemment cités dans l’album), original et attachant à l’image de ses deux héroïnes.

Eddy l’Angoisse

Dessins et textes : Richard DI MARTINO

A la vaste question, « c’est quoi un groupe de Rock ? », il est bien sûr impossible de répondre de manière simple et définitive. Pourtant, avec Eddy l’Angoisse, nous ne sommes pas loin d’avoir désormais un aperçu complet des divers éléments qui pourraient contribuer à le faire. 
La genèse de ce groupe amateur qui se forge petit à petit un destin est une peinture réaliste et crédible de la condition du Rock en France. Les petits boulots, les concerts aux quatre coins du pays, les soirées pétards, binouzes… et les filles.
Malgré les galères, à force de volonté et de foi en leur musique, les membres de « Grunt » vont réussir à sortir de l’anonymat, enregistrer leur premier disque et entamer ce qu’il est convenu d’appeler une carrière. Car le challenge est bien là : sortir et exister en dehors du local de répète.
Le portrait de ces rockers est juste, parfois drôle mais sans complaisance. Il est principalement axé sur Edouard, le leader du groupe, une personnalité complexe, un peu torturée ; loin d’être parfait donc mais qui en dépit de ses défauts et du désordre de sa vie amoureuse (l’éternelle quête de la fille parfaite) ou professionnelle (un job alimentaire de graphiste), garde la flamme, celle qui permet d’aller plus loin que les soirées picole et les tournées de pétard, pour jouer du Rock et pas seulement en faire.
Eddy l’Angoisse, c’est aussi le récit d’une histoire d’amitié entre ces trois potes aux personnalités très différentes que la musique a réunis. Franky le bassiste est lui un séducteur invétéré, collectionneur de filles, tout le contraire de Pof le batteur, très mal à l’aise avec la gente féminine.
Avec un dessin dans la tradition de la BD d’humour franco-belge, Di Martino brouille les cartes en mettant son trait sobre et expressif au service d’un récit résolument moderne tant dans le sujet que le mode de narration.
Et puis il y a cet épilogue cinglant qui résume à lui seul avec un humour noir et en une seule page, toute la triste réalité du Rock en France.

Bonus Track : 3 questions à Richard Di Martino

Rock et BD, Hey Ho, Let’s Go !

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