Welcome to Hell(fest) – Le Retour

Dessins : Johann GUYOT – Textes : Sofie VON KELEN

Vous aviez cru être peinards mais vous vous êtes mis le Pentacle bien profond. Car, oui, les Poilus de l’Enfer sont bien de retour. Pour les incultes, (je ne les qualifierai pas d’infidèles, par les temps qui courent, ça pourrait faire désordre), et comme l’automne est de retour avec son lot de spleen, de langueur… et surtout de grosse flemme, je me bornerai à renvoyer à la chronique et la petite interview présentes sur le site, relatives au premier tome paru en 2015.
welcome-to-hellfest-le-retourPar rapport à ce dernier, pas de changements radicaux et donc que du hautement recommandable, entre mini-chroniques, instantanés de concert, tronches de Métalleux expressives et encarts didactiques pour les moins pointus des lecteurs (ça permet de se la péter devant les potes entre deux chips et une gorgée, à l’heure de l’apé-rot). Le tout saupoudré de cette petite pointe d’humour et d’autodérision qui rappellent opportunément que tout ça, c’est avant tout du Rock’nRoll.
A noter que ce nouveau bréviaire est cette fois consacré exclusivement à l’édition 2015 du Hellfest. Alors, enfilez vos cornes, remplissez votre chope, mettez vos protections auditives (oui, bon d’accord, pour les moins jeunes). A lire en headbanguant en rythme, index et auriculaire dressés fièrement. Les plus souples peuvent faire le poirier.

Bonus Track : Johann Guyot

A propos de Welcome to Hell(fest) : 3 questions à Johann GUYOT

Comment est venu l’idée de ce livre ? C’était planifié ou c’est après coup que as décidé de regrouper tes dessins ?
L’idée est venue de ma collègue journaliste Sofie qui co-écrit le bouquin. J’avais déjà fais un petit bouquin sur le sujet et elle m’a proposé le projet. J’étais moyen chaud au début, n’étant pas très branché gros festival et foule, préférant les concerts en petite salle et écouter mes vinyles peinard, et puis on s’est dit que justement, étant assez étranger a ce genre d’évènements, le bouquin pouvait être assez drôle et intéressant… Plus qu’un fan du Hellfest qui ferait un bouquin sur le Hellfest.

Heavy Rocker © Collection personnelle

Tous tes dessins sont-ils « pris sur le vif », pendant le concert et si oui, quel est le secret pour dessiner tout en headbanguant ?
Pas mal de dessins sont pris sur le vif pour garder le côté authentique mais beaucoup sont repris, arrangés,voire recommencés… parce que souvent c’est compliqué avec le public, la vision réduite, sans compter que quand il fait nuit on ne voit plus rien. J’utilise pas mal de vidéos assez floues pour retrouver le vif du concert. Je n’aime pas travailler d’après photos (ou alors un minimum). D’après Jean-Christophe Menu dans Lock Groove Comics, Luz est le seul a être capable de dessiner sur le vif dans un pogo. N’ayant plus les cheveux longs comme avant, je headbangue moins… C’est donc plus facile !

Quels sont tes pires et meilleurs souvenirs de festivalier crobardeur ?
Pires souvenirs… Pas beaucoup : J’ai du mal à pisser avec du monde autour, ça me bloque… Du coup, imagine moi, collé à 15 types autour d’une pissotière commune… ha ha ! J’arrivais pas a sortir une goutte, du coup, je me trouvais toujours un petit buisson… J’aurais été beau à l’armée ! Sinon, il y a l’année 2013 où je logeais à la campagne en dehors de Clisson et je rentrais en vélo. Mon biclou ayant crevé au bout de 100 mètres, j’ai dû me taper 5 km le vélo sur les épaules en pleine campagne… Au final, ça fait des souvenirs marrants et des choses à raconter !
Meilleur souvenir : L’année dernière, le concert de Venom qui est sans doute mon groupe préféré (bien que j’aime pas ce terme là). Moi qui suis désormais calme dans les concerts, avec la sagesse d’un sieur de 32 ans, j’ai retrouvé mes 15 ans.. Je hurlais, headbanguais, beuglais les paroles dans les oreilles de mon pauvre voisin. J’étais tout devant, Cronos jetait des regards diaboliques… C’était magique !

Welcome to Hell(fest)

Dessins : Johann GUYOT – Textes : Sofie VON KELEN

Tous les mois de juin, dans la paisible campagne ligérienne, au milieu des vignes, une de ces bourgades traditionnelles qui font le charme de nos belles et douces provinces françaises, se transforme l’espace de quelques jours en antichambre… de l’Enfer.
Des cohortes de mâles, plus ou moins vigoureux et de femelles plus ou moins vêtues, mais tous, ou presque, dotés d’un système pileux ou capillaire fort développés, déferlent dans la petite ville de Clisson, envahissant ses rues et ses commerces et surtout ses bars, ainsi que le rayon bière et biscuits de son supermarché Leclerc. Ces hordes vociférantes arborent fièrement des tee-shirts à la gloire de groupes inconnus du public de Michel Drucker ou de Naguy, des vestes de jean ornées de patchs, comme autant de médailles récoltées dans la furie des concerts ou recyclent les fondamentaux de l’imagerie Rock, jeans, cuirs et clous entre autres, avec un zest de médiéval etWelcome to Hellfest 1 une once de religion, pour créer les looks les plus improbables, composant ainsi un joyeux carnaval rock’n roll.
Pendant trois jours plus de 150 groupes puissamment électrifiés font hurler leur cordes vocales et leurs guitares sur fond de beats de batterie telluriques. 150 000 pèlerins viennent admirer ces idoles assurément païennes et sacrifier ainsi au culte du Dieu Métal et à celui de son cousin tout aussi agressif, le Punk, les ancêtres de la fratrie, Hard Rock en tête, n’étant pas en reste dans ce séisme musical et bruitiste. Le Hellfest, à l’origine un événement underground réservé à un public averti est devenu aujourd’hui une véritable institution, deuxième festival de musiques actuelles en France en fréquentation, le premier si l’on parle de Rock exclusivement. Comme dirait ce bon vieux Clint, le monde se divise en deux catégories, ceux qui vont au Hellfest et ceux qui creusent.
Johann Guyot fait partie de la première catégorie et, comme l’ami Will Argunas avec son Pure Fucking People, œuvre de surcroît pour faire connaître aux masses incultes et partager en images ce festival haut en couleurs et en décibels. Welcome to Hell(fest), qui retrace trois éditions du Hellfest, de 2012 à 2014, est une sorte de carnet de voyage en pays métalleux, un patchwork d’instantanés de concerts, avec un dessin noir et blanc sans fioritures, rudement efficace pour restituer l’énergie et l’imagerie du Métal. L’auteur a crobardé avec jubilation une belle galerie très expressive de portraits de ces chantres du gros son, pris sur le vif, guitare en érection et tignasse au vent. Le tout souvent agrémenté d’une courte présentation juste ce qu’il faut de didactique ou de commentaires personnels sur les artistes immortalisés. Il a également retranscrit quelques éléments incontournables du Hellfest, qu’il s’agisse des lieux ou des à côtés des concerts. Avec pas mal d’humour et d’auto-dérision, Guyot n’hésite pas se mettre en Welcome to Hellfest 2scène pour livrer quelques unes de ses expériences de festivalier, coups de cœur ou plans foireux qui font le charme de ces purs moments de Rock’n Roll. L’opus est complété par quelques mini-chroniques ainsi que de courtes interviews de zicos, réalisées par Sofie Von Kelen, qui apportent une dimension journalistique au bouquin. On regrette même qu’il n’y en ait pas un peu plus.
Ceux qui participent tous les ans à cette grande messe électrique, retrouveront dans ce bréviaire le parfum et l’écho de leurs souvenirs de fidèle pratiquant de la liturgie du Métal. Ceux qui ne connaissent pas le Hellfest comprendront peut-être un peu mieux de quoi il retourne et sans doute que cela donnera envie à certains de mettre le cap à l’Ouest. Quant aux autres, tant pis pour eux… qu’ils continuent de creuser, Motherf…rs !

Bonus Track : 3 questions à Johann Guyot

Bonus Track : Will ARGUNAS

A propos de Pure Fucking People, 3 questions à Will ARGUNAS

Comment est né le concept de Pure Fucking People… une envie soudaine ou un projet mûrement réfléchi ?
Pure Fucking People est né à mon insu, car au départ, quand j’ai découvert le Hellfest (en 2009), son ambiance, et ses festivaliers, j’ai juste pris des photos, en souvenir, comme le fait tout le monde. C’était un cadeau pour les 40 ans de ma compagne. Ca faisait des années qu’on allait plus en concert. Nous étions partis des Yvelines pour une petite ville du Loiret. Et parce qu’on avait 3 enfants en bas âge. Du coup, en 2009 j’ai voulu marqué le coup ! Le seul truc dont on ne te parle pas, c’est le spleen qui suit un tel festoche. Du coup, étant dessinateur et coloriste (à l’époque), j’ai transformé cette espèce de frustration en me mettant à dessiner les festivaliers qu’on y avait croisés, à partir de mes photos de souvenir. J’ai ainsi fait une première série de 30 dessins en 2009. En 2010, on retourne au Hellfest. Je reprends pas mal de photos. Will Argunas2Et je me remets à dessiner à mon retour. Entre temps, j’ai exposé, et découvert l’intérêt des gens de tous horizons pour ce travail de « documentariste ». Du coup, venant de la BD, je décide de présenter ce projet à des éditeurs. Tout le monde me dit non. C’est là que j’ai décidé de m’auto-publier. J’avais une soixantaine de dessins, de quoi remplir un premier artbook de 64 pages N/B. et depuis, je me suis pris au jeu, en essayant de me renouveler. Des premiers dessins très chargés de 2009 (des foules), je suis passé à des « portraits de personnages ». J’ai viré les décors, pour ne conserver que les attitudes.

Par rapport à tes bandes dessinées, ton dessin est plus épuré, plus « ligne claire » dans Pure Fucking People. Comment s’opère la transition entre les modèles originaux, pris en photos sur le vif au Hellfest et le rendu final sur le papier ?
En 2010, j’ai découvert la sérigraphie de concert, la technique des trames … dont j’ai décidé de me servir pour certaines parties de dessins, trop complexes à dessiner, où trop dévorantes en temps, car tout ça n’est pas encore très lucratif. Quand je commence un dessin, venant de la pub et du rough (j’ai bossé pendant 13 ans dans le milieu parisien des agences de pub), j’essaie d’aller à l’essentiel, dans un temps limité. J’utilise donc des techniques qui me font gagner parfois du temps, en testant des trucs. Pure Fucking People est une espèce de laboratoire graphique depuis le début, un exutoire, une façon de faire converger deux passions : la musique (Métal) et le dessin.
Par rapport à mon travail en bande dessinée, mon trait est plus épuré sur les parties de chairs, les visages, mains, bras, en effet. Pour le reste, on retrouve mon goût pour la hachure, et ma gestion des noirs. Mais tu verras que dans mon prochain album (qui sort fin août), les hachures disparaissent aussi des visages. C’est dû à 2 choses : une demande de mes éditeurs d’alléger mon trait, qui rend parfois les visages un peu durs (en particulier chez les personnages féminins), et d’une envie de ne sculpter que les corps, pour évoluer dans ma façon de travailler. Du coup, sur les parties de visage ou corps dénudés, je m’éloigne du réalisme des photos, ce qui contribue à mettre du faux dans le vrai, encore plus vrai quand je rajoute sur certains tirages de la couleur en aplat, façon sérigraphie. Tout ça se fait donc de plus en plus en étant mûrement réfléchi, tout en essayant de garder une grande liberté.

Quels sont les critères de choix de tes modèles, originalité, authenticité… ?
Mes choix sont purement subjectifs. Je regarde mes photos après coup, tout au long de l’année, dès que j’ai envie ou besoin de faire un nouveau dessin, et je me laisse guider par ça. Je suis très sélectif. J’essaye de faire un max de photos en festoche car je ne sais jamais au moment où je prends le cliché si j’en ferai vraiment un dessin, ou pas. Par cWill Argunas 1ontre, une fois que je revois les photos, tout m’apparaît clairement. Un dernier facteur entre en ligne de compte, c’est le fait que je ne veux pas me répéter dans les attitudes (on me l’a un peu reproché pour le tome 2 par rapport au tome 1). Du coup, des textes sont apparus dans le tome 3 ainsi que des mises en scène et en page très différentes. Ainsi, quand j’attaque un nouveau dessin, j’essaie de m’interdire de refaire ce que j’ai déjà fait. D’ailleurs, cette année, au Hellfest, j’ai expérimenté un nouveau truc, le dimanche. Je suis allé à la rencontre des festivaliers, plus frontalement qu’avant, et du coup, après avoir pris une photo d’eux, je leur ai filé une carte postale de mes Pure Fucking People, histoire qu’ils se disent, s’ils connaissent mon travail, ou s’ils avaient vu l’expo et la déco du Leclerc de Clisson, qu’ils seront peut-être dans le tome 4. C’est comme ça que j’ai pu engager la conversation avec certains. Et n’ayant pas un appareil de pro, ça faisait un peu moins le touriste qui prend les autres en photos. Le retour a été très positif, et je pense que je vais continuer, pour que le tome 4 soit encore très différent. Même si les festivaliers posent, se griment, se travestissent, se maquillent, se déguisent, ils restent très authentiques dans leur façon de faire, très naturels. Ils sont là pour s’éclater entre potes, oublier les soucis du quotidien, et vivre leur passion à fond !

Hellfest 2013

Au bout de la cinquième année, je crois que j’ai fini par comprendre, le Printemps des Poètes, c’est pas à Clisson, j’ai dû confondre. L’expérience aidant, le rendez-vous m’est devenu familier et la circonspection tout aussi curieuse que méfiante de la première année (et même un peu déphasée, je dois l’avouer… le Black Métal en live quand on n’a pas l’habitude…) a laissé la place à une franche excitation. J’ai depuis considérablement étoffé ma culture Métal au sens large du terme et j’ai désormais les clés pour sillonner entre les stages sans trop m’égarer en chemin si ce n’est pour, entre deux plâtrées de décibels, faire le plein de houblon et de junk-food, déversés à profusion pendant ces trois jours… on n’est pas là pour faire la fine bouche et encore moins la sourde oreille !

Ce diaporama nécessite JavaScript.


Si bien que cette année, armé d’un appareil compact, facile à manier et transporter, j’ai tenté le coup du reportage photo, sans prétention, juste histoire d’immortaliser tous ces joyeux lurons sur et autour de la scène et partager ces moments de pure électricité tellurique. C’est pas du travail de pro, mais c’est moi qui l’ai fait… enjoy ou pas, à vous de voir.

Lieux


Concerts

Tronches (merci à celles et ceux qui ont bien voulu prendre la pose)

Y’a même des dessinateurs de BD !

Pour retrouver en (superbes) images le public du Hellfest, la série Pure Fucking People du sus-photographié Will Argunas, s’impose.

Chapeau bas pour une organisation impeccable et impressionnante d’efficacité et de professionnalisme (hormis le son parfois pas terrible de certains concerts sous les chapiteaux).

Pure Fucking People

Dessins et Textes : Will ARGUNAS

Pour mon anniversaire en 2010, un pote m’a offert un art book réalisé par un dessinateur rencontré au festival de Blois. Le titre, la couverture et le contenu constituaient une bonne idée de cadeau pour un type comme moi, amateur de Hard-Rock, Heavy Métal, Stoner (un même un peu de Death ou de Black quand je suis d’humeur légère).
Pure Fucking 3A l’intérieur, de superbes illustrations montrant dans des attitudes plus vraies que nature un panel de Métalleux de tous sexes, tous ages et tous styles, pris sur le vif au Hellfest. Le Hellfest, je rappelle, pour ceux qui reviendraient d’un long exil, Guantanamo, monastère tibétain, classe-prépa, etc. est l’un des plus gros festivals de Rock de l’Hexagone, d’Europe s’agissant plus spécifiquement de Métal. Compte tenu de la programmation très éclectique des autres gros évènements du même genre, tels Vieilles Charrues ou Printemps de Bourges, on peut même dire que c’est le plus gros festival de Rock de France. Evidemment, la musique des groupes qui s’y produisent n’est pas à mettre entre toutes les esgourdes, surtout si elles sont catholiques pratiquantes. Une certaine Christine a d’ailleurs lancé en 2009 une de ses croisades moyenâgeuses contre le festival, n’hésitant pas à demander au patron de Kronenbourg de ne pas le sponsoriser (un peu comme si on demandait à Adidas de ne pas sponsoriser les J.O.). Ça nous a bien fait marrer et accessoirement, ça a fait une bonne pub au Hellfest, sold-out pour la première fois cette année là.
Mais au Hellfest, outre les descendants de Vikings gardant toujours une dent contre les Chrétiens, il y en a vraiment pour tous les goûts et toutes les chapelles du Métal, auquel s’ajoutent le Punk, le Progressif et le bon vieux Hard-RoPure fucking 1ck des familles. Avec une telle diversité, le spectacle est aussi devant la scène dans un joyeux mélange de looks, des plus passe-partout au plus extrêmes. Mais tout cela se déroule dans la bonne humeur et dans un grand esprit de tolérance. Sans doute se crée-t-il une tacite connivence, une reconnaissance mutuelle, liées au fait que l’on y vient pour écouter une musique boudée et incomprise par les médias, rebutés par son agressivité (positive) et sa radicalité.
Pure Fucking People nous plonge dans cette ambiance et rend un bel hommage avec empathie et, malgré ce que l’expression pourrait avoir de paradoxal en l’espèce, une certaine tendresse pour ces allumés de musique qui s’enfilent goulument décibels et litres de bière.
Travaillant d’après photos, le dessin hyper-réaliste de Will Argunas restitue dans un noir et blanc somptueux, d’un trait élégant et précis, l’attitude de ces fans de musique. Ils y sPure Fucking People 2ont tous, tatoués, casqués, cloutés, en short, en cuir, en Docs, en déguisements improbables ou sans look particulier. Mecs et nanas, capturés dans des poses banales ou excentriques, statiques ou en mouvement. Chaque portrait raconte une petite histoire, une tranche de vie de chacun de ces festivaliers, soudain sublimés et embellis par le truchement de l’illustration.
Dans le troisième tome paru très récemment, l’auteur a innové en rajoutant à chacun de ses dessins une légende qui apporte un réel éclairage sur son travail et permettra aussi de s’immerger encore plus dans l’atmosphère du Hellfest. Un ouvrage dans lequel les uns se reconnaitront tandis que les autres découvriront et comprendront peut-être mieux ces vrais fans de Rock (et vice-versa), pure fucking people, définitivement.

Bonus Track : 3 questions à Will ARGUNAS