Mort de Bunny Monro

Un roman de Nick CAVE

Nick Cave est un artiste à part dans le milieu du Rock. Une personnalité et une voix hors norme et une musique indéfinissable aux confins du Blues, du Folk, du Post-Rock, du Gospel, du Punk et du Je-Ne-Sais-Quoi-Wave… de toute façon, ça change à chaque album. Romantique, caverneux, peu accessible à la première écoute. Pas le genre à faire des tubes, il fait plutôt dans le chef-d’œuvre pour initiés. Quand on voit ses concerts, sous son nom et encore plus avec Grinderman, il est facile de se dire que le mec est complètement barré.
Ce brun ténébreux échappe en fait à toutes les classifications mais ne laisse pas indifférent. Alors quand on apprend que l’homme s’adonne aussi à l’écriture, ça donne envie d’y jeter un coup d’œil. Pas vraiment surprenant de retrouver dans ce roman (son deuxième) tout ce qui caractérise sa musique, cette désespérance, cette noirceur, ce souffle épique et aussi une certaine esthétique de la déglingue.
Alors voilà (comme dirait ce vieux Serge), Monro est, comme dans la pièce Mort d’un commis voyageur, un représentant de commerce. Mais contrairement au héros créé par Arthur Miller, c’est le genre VRP en goguette, dans une version bien plus rock’n roll que les aficionados du Ricard-Suze bien de chez nous.
Bunny Monro est un vendeur de produits cosmétiques, plutôt doué. Sauf que c’est un poivrot et, comme son prénom le suggère, un obsédé sexuel, téléguidé par sa queue. Un Dom-Juan de motel dont les galipettes éphémères ont conduit au suicide de sa femme, le laissant seul avec son fils de neuf ans, un brin autiste qui ne lâche jamais son encyclopédie. Il va s’engager avec ce dernier dans un road-movie autodestructeur dont le titre du roman et la première phrase ne laissent aucun doute sur le dénouement. L’intrigue est glauque et poisseuse comme des traces de bourbon laissées sur la table basse. Malgré la dimension pitoyable et pathétique de son personnage, Nick Cave parvient malgré tout à lui conserver un semblant d’humanité, par l’entremise de cet enfant non désiré auquel il voue un amour sincère et maladroit et qui lui offre une sorte de rédemption au bout de sa déchéance.
L’écriture est sans fioritures, tranchante comme un thème de guitare à la saturation crasse et noisy, complètement en accord avec l’intrigue de cet homme à la dérive, incapable de surmonter ses addictions.
Avec ce roman, Nick Cave ajoute à son talent de song-writer celui d’un véritable écrivain, fidèle à son univers à l’esthétique morbide et tourmentée.

Une vie sans Barjot

Dessins : Stéphane OIRY – Textes : APPOLLO

Dans la carrière du fan de Rock, l’adolescence est sans doute la période la plus déterminante. Celle des premiers émois amoureux et des premières révoltes contre toutes les figures imposées de l’âge adulte et tout ce qui empêche d’être ce que l’on voudrait être sans d’ailleurs en avoir une idée vraiment précise. Et pour ces deux apprentissages, le Rock fournit un mode d’emploi idéal, provocateur et transgressif.
Cette époque de tous les possibles est ponctuée de quelques moments décisifs, de ceux où il faut bien se confronter à des choix que l’on n’a pas forcément envie de faire. C’est cette part d’enfance qu’il faut se résoudre à tuer, quand on découvre qu’il sera définitivement impossible d’avoir tous les jouets dans la vitrine.
Au milieu de ça, le Rock dispense une part de certitude à laquelle on peut toujours se raccrocher quand le cœur bat la chamade et que l’abîme insondable de l’avenir donne le vertige. Un disque qui tourne en boucle sur la platine, un concert qui laisse les tympans en vrac et l’échine en sueur et l’angoisse du lendemain s’estompe pour un court instant.

Une vie sans Barjot parle un peu de tout ça. Le récit se déroule en une nuit, la dernière des vacances, les dernières vacances après la dernière année de lycée avant que Mathieu ne parte le lendemain pour suivre ses études à Paris, loin du confort de sa ville de Province (Nantes, en l’occurrence dont est originaire Stéphane Oiry).
La perspective de cette nouvelle vie angoisse Mathieu, d’autant qu’elle risque de lui faire perdre la trace de Noémie. Cette dernière est la bassiste des New Girls et joue ce soir-là au Bateau Ivre. C’est depuis ce lieu au nom évocateur, à l’issue d’un concert de Death Metal, que le héros va entamer un long périple à la recherche de sa Dulcinée qui lui a donné rendez-vous à la soirée chez une copine… dont il ignore l’adresse. Mathieu va se lancer dans cette quête au cours d’une errance nocturne, une Odyssée rimbaldienne émaillée de sexe, parfois un peu glauque, de drogue, juste ce qu’il faut, et bien sûr de rock’n roll. Son chemin va croiser toute une série de personnages sublimes ou dérisoires, de ceux que l’on a tous connus au lycée.
Et parmi eux Barjot, fil rouge de l’intrigue, le copain zarbi dont on n‘arrive pas à se défaire et qui derrière le masque de clown foireux, cache une personnalité qu’on ne soupçonnait pas. Barjot, c’est le Godot qu’on n’attend plus mais dont l’existence est un vrai repère dans l’existence de Mathieu.
Une vie sans Barjot est un récit romanesque passionnant, d’une justesse et d’une modernité irréprochables, la fresque d’une jeunesse urbaine tout aussi flamboyante que désabusée à la recherche d’un temps qu’elle sait perdu d’avance et qu’elle essaie de retenir tant qu’elle peut, avant qu’il ne lui file entre les doigts.
Avec le recul, ma BD préférée de l’année 2011.

L’interview de Stéphane Oiry, c’est ici.

MetaL ManiaX

Dessins : SLO – Textes : FEF

Sur les pochettes de leurs disques, ils ont l’air très méchants. A l’écoute, quand rugissent les guitares, que tonne la batterie et que s’élèvent les hurlements du chanteur, le doute n’est plus permis, ils sont très fâchés et ils veulent que ça se sache. Quand ils sont contents, ils replient l’annulaire et le majeur, pour former les cornes de Satan.
Vous ne les connaissez pas et nombre d’entre vous ne soupçonnent même pas que de telles créatures et qu’une telle… « musique » puissent exister. Et pourtant, ils sont bien là, ils vivent parmi vous et ils célèbrent leurs rites sataniques en toute impunité, suivis par des millions d’adeptes dévots à travers le monde. Eux, ce sont les Métalleux.
Pénétrer dans l’univers du Métal a tout d’une expérience ésotérique tant ce style musical recèle de codes et de chapelles, Heavy, Trash, Black, Death, Hard Core, Stoner… avec des variantes Old School ou Néo. Pour les voisins ou votre Mamie, tout ça c’est de la musique de singes sauvages mais pour les puristes, n’allez surtout pas mettre dans le même panier Metallica et Satyricon, Megadeth et Cannibal Corpse ou les flammes de l’enfer risquent bien de vous réduire en cendres en moins de temps qu’il ne faut à un de ces disciples de Belzébuth pour écluser une pinte de bière.
Metal ManiaxHeureusement on peut rire de tout et le mieux c’est de le faire en bonne compagnie avec de fins connaisseurs. Slo et Fef font partie de ces passionnés qui composent le public Métal. Avec Metal Maniax, ils mettent en scène une bande de Métalleux bien typés, incarnant chacun un style de Métal, Vince le fan de Death, inconditionnel de binouze en version Happy Hour, Marco, le Blackeux sombre et satanique tombeur de gonzesses, Spike, le Hardcoreux, bardé de tatouages et rompu aux pogos les plus sauvages et enfin Sam, l’amateur de Heavy et de Glam, moins looké mais non moins allumé. Ce quatuor passe le plus clair de son temps libre dans leur troquet fétiche, le Dark Knight, managé de main de maître par Tony son patron irascible mais comme un père pour ces grands gamins qui se gavent de décibels et de houblon bien frais.
Au travers de gags bien sentis, à l’humour potache et efficace comme un bon gros riff d’AC/DC, les auteurs livrent quelques clés de lecture au béotien pour mieux comprendre cette culture à part et à part entière que constitue le Métal tout en parsemant leurs histoires de clins d’œil qu’apprécieront les fans du genre.
Au programme, entre autres, initiation d’un d’jeune novice au culte métallique, querelles d’esthètes sur les divers genres du Métal avec l’inénarrable Defenestrator comme groupe fil rouge, grivoiseries autour de Nina la barmaid qui n’a froid nulle part, recherche compliquée d’un job stable pour Spike et d’un co-loc compatible pour Sam, incantations maléfiques de Marco… les tribulations bruyantes et alcoolisées de cette bande de mélomanes rappellent opportunément que nonobstant le folklore, tatouages, maquillages et quincaillerie, le Métal, c’est avant tout du Rock’n Roll et que ses aficionados, au-delà de cette caricature avisée, méritent le respect et la sympathie dus aux vrais fans de musique.

Rock First – Nouveau magazine Rock

Aux premiers âges de Rock & Folk, l’une des rubriques du vénérable magazine s’intitulait EruditRock. En réponse aux questions des lecteurs, on y relatait la carrière d’un groupe ou l’on disséquait sa discographie. C’était parfois un peu aride, un brin professoral mais jamais rébarbatif et parfois franchement passionnant.
Plus tard, à la fin des années 1980, la première mouture des Inrockuptibles, dans un format mensuel, faisait la part belle à des interviews au long cours permettant aux intéressés d’ouvrir la boîte aux souvenirs et parfois de régler leurs comptes avec leurs anciens comparses.
Après, j’avoue que j’ai un peu lâché l’affaire mais je gardais toujours un œil sur les petits nouveaux dont beaucoup ont fait long feu. Puis le nouveau millénaire a vu l’éclosion des magazines musicaux spécialisés par genre.
Et Rock & Folk, toujours là, se contentant de gérer le truc, d’entretenir la flamme mais devenu une institution. Un petit CD de temps en temps, des interviews syndicales et cette propension énervante à s’extasier avec la même jubilation béate pour les groupes de stade et le dernier combo franchouillard sans personnalité et sans avenir. Deux heures de TGV et on peut laisser l’objet sur son siège avant de sortir de la rame.
Enfin bon, qu’un magazine comme Rock & Folk existe encore après plus de 45 années d’existence est en soi un petit miracle. Qu’il y ait encore, à l’époque de l’Internet, du Streaming, du MP3 et autres prouesses technologiques ouvertes à tous, des magazines de Rock, est un miracle encore plus grand.
Et qu’un magazine de Rock arrive à renouveler le concept, là, c’est carrément Lazare qui multiplie les pains en marchant sur l’eau.
Car en vérité, je vous le dis, Rock First a trouvé la formule qui manquait terriblement à la presse Rock, depuis… ben, depuis qu’elle existe en fait. Rock First, est un condensé d’encyclopédie, une plongée dans les archives de la grande histoire du Rock. Retour sur la carrière de grands noms au travers de rétrospectives complètes ou de périodes décisives, de genèses d’un album culte (ma rubrique préférée), de discographies sélectives, biographies de grands instrumentistes. C’est richement documenté, ça fourmille d’anecdotes (genèse d’une pochette, origine d’un nom de groupe…), le bonheur.
Mais pas que car on y trouve aussi des interviews de plus de cinq questions, des chroniques d’albums, judicieusement classées par style et plein de petites rubriques réjouissantes, comme les 20 ou les 30 meilleurs xxx, le tout servi par une maquette particulièrement bien conçue et qui donne envie de se plonger dans la lecture du moindre petit encart.
On sent une envie de partager cette passion pour le Rock et de s’adresser aux vrais fans avec qui s’installe comme une forme de connivence. Et pour ça, rien de mieux que de replonger aux racines. Ca remet les choses en perspective en relativisant les buzz un peu trop vite montés en épingle que d’autres dégainent à longueur de manchette et ça crédibilise les avis donnés sur les petits nouveaux.
Puisse Rock First garder longtemps cette fraicheur et cette richesse.
Juste un reproche, les gars mais ça restera entre nous : à chaque numéro, j’ai l’impression de rien n’y connaître en Rock et ça c’est vraiment humiliant.

Lien vers leur page Fessebouc

Backstage

Dessins : Boris MIRROIR – Textes : JAMES

Le gag est sûrement l’exercice le plus difficile de la Bande Dessinée. Je parle bien sûr du gag qui fait rire et quand on voit le niveau moyen de la production, ça n’a rien d’un pléonasme.
Pour un Franquin, combien de … (rayer la mention inutile). Ce dernier était un maître dans le domaine. Même si les premiers gags de Gaston en une demi-page ne sont pas mes préférés, moins virtuoses et moins inventifs, ils ont justement cette qualité tant au niveau du graphisme que du scénario d’aller à l’essentiel. Faire marrer en une demi-douzaine de cases et au pire garder les zygomatiques du lecteur en éveil, c’est du grand art. De nos jours, peu y arrivent. Diego Aranega avec son Victor Lalouz fait partie de ceux-là, avec une originalité : l’enchainement des gags raconte une histoire ou du moins marque une progression narrative.
Avec Backstage, Fluide Glacial, qui depuis peu s’est lancé dans la BD Rock, comme en témoignent l’arrivée de Lucien dans le catalogue ou les deux collectifs consacrés respectivement aux Beatles et aux Rolling Stones, reprend cette formule de la narration gaguesque (je dis c’que j’veux !) en 6 cases.

JAGGER - RICHARDS par Mirroir

Et en l’appliquant au Rock, Fluide inaugure même un nouveau genre, le biopic en gags. Et tant qu’à faire, on tape dans le gratin avec les Rolling Stones. Cette succession de strips retrace dans ce premier tome, les premières armes de Little Boy Blue and the Blue Boys, le patronyme originel des Pierres (on regrette pas qu’ils aient changé). James, déjà rompu, en tant que dessinateur, à l’exercice du gag en 6 cases avec l’excellent Amour, passion & CX diesel (toujours chez Fluide), prend ici les rênes du scénario, Boris Mirroir assurant le dessin.
Si la plupart des gags sont efficaces et pour beaucoup d’entre eux franchement bidonnants, ce n’est pas qu’un simple délire potache dans la plus pure tradition fluidesque mais bien une véritable biographie détournant les grandes étapes et les petites anecdotes réelles ou supposées comme telles, car entrées dans la légende, qui ponctuent la carrière des Stones. La rencontre de Jagger et Richards sur le quai de gare, les cendres du Hamster de Richards, le pudding de la mère de Jagger et le thé de celle de Richards, les balbutiements du jeu de scène de Jagger, l’hypocrisie envers les premiers partenaires, tout y est. De l’humour décalé et flegmatique, so british, et des personnages dont les auteurs exploitent à merveille les travers, tels le côté calculateur de Jagger ou les penchants addictifs de Richards, sans pour autant négliger de rendre hommage à leurs qualités de musiciens.
Les auteurs ont mis au point des dialogues et un style graphique astucieusement caricaturaux (Mirroir revisite savoureusement les coupes à la garçonne ou la lippe de Jagger) tout à fait en rapport avec leur sujet. C’est drôle mais c’est crédible, tant les modèles originaux, en multipliant les outrances tout au long de leur carrière, nous ont habitué au grand n’importe quoi.
On n’en est qu’au premier tome, les Stones n’ont pas encore choisi leur nom, Jones, Wyman et Watts manquent encore à l’appel mais on a hâte de voir comment les auteurs vont s’emparer des chapitres les plus célèbres de la saga stonienne.
En attendant, le flambeau de Franquin brûle toujours et en plus maintenant, il joue du Rock’n Roll.

Bonus Track : 3 questions à James

Debaser

Dessins et textes : RAF

Un titre pareil, forcément, ça excite la curiosité de l’amateur de Rock. On parle bien du morceau d’ouverture de Doolittle, l’album décisif des Pixies, cet hymne pré-grunge, puissant, mélodique et percutant qui vous agrippe les tympans dès la première note et ne vous les lâche plus pendant 2 minutes et 52 secondes ?
Debaser ; Raf © AnkamaQu’est-ce qu’un manga vient faire là-dedans ? Enfin, un manga, si on veut, vu qu’il se lit à l’occidentale, de gauche à droite. Et puis ce graphisme a un petit je ne sais quoi qui ne sonne pas tout à fait nippon. Vu que ça se passe en France, le doute n’est plus permis.
Un manga français dédié au Rock donc, ça c’est du neuf et c’est du lourd car le moins que l’on puisse dire c’est que ces brûlots graphiques de 180 pages vous pètent à la tronche comme un concert de punk rock.
Nous sommes en 2020, en France dans une société réactionnaire où seuls les hommes font des études supérieures et où les filles sont reléguées au rang de potiches bimbos vouées à une carrière de femme au foyer. Seule la musique officielle promue par le gouvernement est autorisée. Une pop acidulée, prédigérée, décérébrée, formatée pour museler une jeunesse qu’il faut préserver de toute velléité de révolte et de pensée autonome et qu’il faut conditionner à la consommation et au conformisme. Cette soupe sans saveur est produite par la société Mundial (toute ressemblance avec une grosse maison de disques actuelle est tout sauf fortuite) et relayée dans des émissions de télé crochet dans la grande tradition des Daube Academy qui ont sévi ces derniers temps dans la vraie vie.
Face à cet ordre établi, Joshua et Anna, deux jeunes rebelles comme le Rock les aime vont fonder un groupe de Rock, Debaser (nous y voilà !) et organiser la résistance. Debaser ; Raf © Raf, 2012
Raf dessine pied au plancher et se donne à fond sur les planches même si les siennes sont à dessin. Un découpage et un trait tranchants comme des riffs de guitare bien saturée, des personnages forts et expressifs. Cela donne des pages explosives où la violence cathartique du Rock s’exprime dans une intrigue aux nombreux rebondissements, comme il se doit dans un bon manga. Un tel enthousiasme, une telle soif de raconter et de transmettre sa passion pour le Rock (chaque chapitre reprend le titre d’un standard du Punk, du Métal et autres musiques énervées) forcent le respect. Raf a de la suite dans les idées et des idées, la demoiselle (eh oui, encore une dessinatrice rockeuse qui nous file un sacré coup de pied au cul) n’en manque pas, sur la société contemporaine, la politique, la jeunesse… Il n’est pas sûr que le Rock soit capable de changer la face du monde mais avec des récits engagés et débridés comme Debaser, on a vraiment envie d’y croire.

L’interview de RAF, c’est ici

Godspeed, une vie de Kurt Cobain

Dessins : Mc CARTHY et FLAMEBOY – Textes : LEGG

Beaucoup de choses ont été écrites sur la carrière météorique de Nirvana et sur la mort de son leader. En BD, Petit à Petit a sorti une biographie passionnante qui fait tout le tour de la question.
Alors quoi de plus ? Le parti pris de Godspeed est de mettre de côté le groupe et de se placer du point de vue unique et subjectif de Kurt Cobain.
Ce dernier y est présenté comme un ange qui glisse vers la déchéance. Un destin tracé entre les deux écueils insurmontables du divorce de ses parents et d’effroyables douleurs gastriques. Deux épreuves insoutenables qui le pousseront vers la drogue et l’autodestruction même si elles l’amèneront à trouver refuge dans la musique.
Les souffrances, les angoisses, le mal de vivre mais aussi la quête vaine d’un amour pur et sincère sont les thèmes que cette biographie développe dans l’optique d’expliquer que le suicide de Cobain était inéluctable.

Il n’est pas évident d’adhérer à cette thèse visant à faire de Cobain le seul responsable de son suicide mais cette approche a le mérite d’être cohérente et de donner une explication plausible à l’issue finale.
J’adhère franchement moins au graphisme dont l’académisme Comics et une mise en couleurs informatique flashy et sans relief ne paraissent guère appropriés au sujet. La ressemblance avec les personnages réels est peu évidente et surtout fluctuante, avec un Novoselic et un Grohl vraiment méconnaissables. Seule Courtney Love est assez réussie (un paradoxe, vu qu’elle n’a franchement pas le beau rôle). Dommage, car le petit cahier graphique, à la fin du livre montre que sur ce plan, les auteurs auraient pu livrer une bien meilleure version.
Toutefois, Godspeed dresse un portrait sincère de Cobain, restituant la personnalité fragile et sensible de l’un des meilleurs song-writers de l’histoire du Rock.

Batteurs fous

Depuis que mon deuxième schtroumpf fait de la batterie, je m’y intéresse de près, forcément. Plutôt que les gros monstres techniques, toujours lassants à la longue, je préfère les joyeux allumés de la baguette. Et donc, sur le podium :

Numéro 3 : Les Suédois, c’est pas des gens comme nous…

Numéro 2 : Culte et incontournable :The Animal, en chair et en poils

Numéro 1 : Médaille d’or toutes catégories. Ce type est une star !

Cosmik Roger

Dessins : JULIEN – Textes : MO/CDM

Vous connaissez Valérian, le héros spatio-temporel créé par Pierre Christin et Jean-Claude Mézières ? Donc, vous prenez un Valérian, pas trop frais, vous ajoutez une barbe de trois jours, un penchant indéfectible pour la picole et une prédilection pour les aliens femelles qui n’ont pas froid aux yeux (qu’elles en aient un seul ou plus de deux), vous enduisez d’une bonne couche de fainéantise et assaisonnez avec une grosse pincée de stupidité. Vous obtenez un Cosmik Roger prêt à consommer.
Cosmik Roger a une mission : sauver l’humanité. Facile. Et pour ce faire, trouver une autre planète habitable, la terre étant devenue une gigantesque décharge. Un job peinard, bien payé mais forcément limité dans le temps. Vu qu’il est censé être le plus qualifié pour s’acquitter de cette tâche, ça laisse perplexe quant aux chances de survie de l’espèce humaine. Car en bon fonctionnaute, Roger fait durer le plaisir et passe le plus clair de son temps à glandouiller aux quatre coins de la galaxie et à se pochetronner au Rendez-vous des Anneaux, un troquet de quartier paumé sur un minuscule astéroïde. Une parodie tout à fait dans l’esprit potache de Fluide Glacial,
Et le Rock dans tout ça ? D’abord, Cosmik Roger a une hérédité chargée car l’un de ses géniteurs n’est autre que Mo/Cdm le scénariste des Blattes, le groupe de Métal le plus foireux de l’histoire. Et Julien, son dessinateur, a quant à lui donné vie aux Zumbies, scénarisé par le sieur Yan Lindingre, et il est accessoirement le rejeton de Jean Solé, auteur du foutraque Pop & Rock & Colégram et de Mélodimages.
Déjà, le second tome des aventures de ce foireux interstellaire mettait en scène, dans un gag fracassant, les « Bourrins », un groupe d’aliens déchainés où les auteurs s’amusaient à revisiter les clichés des textes de Métal.
Dans Tragical Cosmik Tour, le 6è tome, Roger passe la vitesse lumière et entame la carrière de rocker auquel son comportement addictif et marginal le prédestinait. Mais attention, Roger n’est pas un rocker lambda. Il est Elvis himself, ou du moins sa descendance génétique, dans une version SF débridée où, affublé du costume de clown blanc d’Elvis à Las Vegas, il écume les quatre coins de l’univers avec son gang d’extraterrestres. Tout cela n’est bien sûr que le prétexte à de délirantes et burlesques variations autour de ce thème improvisé. On citera pour exemple le casting de batteurs auquel échoue un alien sans bras ni jambes. Tout le reste est du même tonneau. Mo/Cdm et Julien qui prennent à l’évidence un plaisir sadique au fil des aventures de leur anti-héros à le coller dans les pires des mouises, glissent ici toute une série de clins d’œil irrévérencieux à l’imagerie rock’n rollienne.
Elvis et le Rock méritaient-ils ça ? Vu comme ça nous fait marrer… Affirmatif, Monsieur Spock !

Skip The Use – Concert

Le Chabada, 24 mars 2012

Bon, j’avoue, j’ai pas encore vu Shaka Ponk en live mais dans le genre grosse claque sur scène, je crois qu’il va y avoir compète.
La douceur angevine, ça permet de passer des hivers pas trop rudes et des étés supportables mais dans les concerts, ça donne plutôt des auditoires adeptes de l’applaudissement poli. Skip The Use a fait échec à cette réputation en faisant bouger toute une fosse encouragée par les figures de style imposées par le gars Bastard.
Question son, à part, une gratte à mon goût un petit poil trop en retrait (certes, ça reste fidèle à l’excellente production de l’album mais en public, c’est sympa de pousser un peu les potards) c’était nickel.
Les mecs en place, péchus, heureux d’être là, emmenés par leur leader monté sur ressort. (ci-dessous un petit aperçu de début de concert).

Car comme toujours, ça passe par un frontman de haut niveau. Mat Bastard, sur ce plan, c’est le top. Évidemment on pense à Marco Prince de Triple F mais, je crois que là on passe un cran au dessus, comme dit l’intéressé quand il dicte ses quatre volontés à une salle conquise, docile et surexcitée.
En plus, le gars possède cette qualité rare de savoir jouer avec le public, le charrier juste ce qu’il faut pour le faire marrer sans tomber dans la vanne foireuse, le faire participer sans tomber dans un Jacadi convenu et faire monter la température aux bons moments.
Et puis, détail qui tue, un chant en anglais libéré de ce putain d’accent frenchy qui plombe le truc et qui a trop souvent fait passer les meilleures intentions hexagonales pour des groupes de baloche.
Au passage, ça me gonfle de voir pointer ça et là, les comparaisons avec Bloc Party. Parce que le chanteur est black ? OK, la voix, y’a parfois dans certaines intonations un petit air mais sinon difficile d’assimiler la pop post new-wave des Britons avec l’électro power pop des Lillois. Et niveau jeu de scène, carrément rien à voir, en kilomètres parcourus et litres de sueurs versés, les susdits Britons peuvent aller se rhabiller sans prendre une douche à la fin du concert.
Ce genre de prestation et de groupe (Phoenix, Shaka Ponk, Hush Puppies…) laisse à penser que le Rock français rattrape petit à petit son retard sur les anglo-saxons et pas que dans le domaine de l’électro hypnotico-rengaine. Encore un effort pour arriver à se débarrasser de l’étiquette French Touch et parler tout simplement de good stuff, sans plus se soucier du béret et de la marque des lunettes de Johnny.

Detroit Metal City

Dessins et textes : Kiminori WAKASUGI

Lors des quelques concerts de Métal extrême auxquels il m’arrive d’assister, en regardant les membres du groupe, peinturlurés comme des zombies, les yeux injectés de sang, lever leur poignet hérissé de clous longs comme des aiguilles de porc-épic et faire le signe de Satan, la remarque formulée par ma douce et tendre en voyant pour la première fois l’un de ces gangs de clowns électriques me vient immanquablement à l’esprit : « N’oublie pas que tous ces mecs ont des mamans ».
Tout ça pour dire que si vous aimez le Death et le Black Metal, le bondage, Kiss, les pâtisseries, David et Jonathan et les mangas, peu importe dans quel ordre, vous devez lire Detroit Metal City. Au début du récit, tout semble normal : un trio de Death Metal, grimé et peinturluré avec outrance. Leur leader, Sôichi Negishi, chanteur et guitariste qui répond au pseudo de Krauser chante des textes d’une subtile poésie, invitant à la paix et la concorde entre les hommes. Les femmes sont des truies, les mères doivent être violées, les pères assassinés et le reste à l’avenant. Bref, la routine.
Sauf que Sôichi a un gros problème, c’est un jeune homme doux et sensible qui au fond de lui exècre ce qu’il fait et rêve en secret de jouer de la guimauve pour midinettes.
Incapable de se libérer de l’emprise d’une manageuse tyrannique et nymphomane et de la pression des autres membres du groupe, ce tendre et faible amateur de bleuettes, sitôt enfilé son costume et appliqué son maquillage, se voit contraint de jouer avec application son rôle de démon de l’enfer, sans pitié avec les concurrents qui osent essayer de rivaliser avec lui dans le registre de l’outrance et de l’obscénité. Cela donne lieu à des concerts-battle hauts en couleurs avec bondage, taureau, concours de crachats ou de « fuck » et moult simulation de sodomie, sous les yeux d’un public décérébré dont les commentaires feraient passer les journalistes sportifs pour des chroniqueurs littéraires.
Cette erreur sur la personne est le prétexte à des situations vaudevillesques, absurdes et schizophréniques pour le pauvre héros, condamné à l’imposture, tiraillé entre ses pulsions les plus bestiales et ses profondes aspirations romantiques, contraint de soigner son image de bête lubrique alors qu’il est encore puceau, et ne pouvant révéler à l’élue de son cœur son terrible secret.
Difficile de dire si Detroit Metal City est un récit original ou complètement débile, ce qui est d’ailleurs la question que l’on pourrait se poser pour nombre de mangas. Il est sûr en tout cas que son intrigue ne laisse pas indifférent et suscite tout de même l’envie de savoir comment Sôichi va se sortir du guêpier dans lequel il s’est fourré.
A noter que Detroit Metal City a fait l’objet d’une adaptation cinéma plutôt réussie, fidèle à l’esprit déjanté du livre.

Le Local

Dessins et textes : GIPI

Avec le titre, tout est dit d’emblée et c’est aussi le cas dès la première planche lorsque Giuliano fait découvrir à Stefano la masure que son père met à leur disposition pour répéter. Ceux qui savent comprendront, un groupe de Rock sans local c’est comme… à chacun de compléter avec la métaphore qui lui semblera la plus appropriée.
Le récit de Gipi est fondé sur ce postulat indépassable. L’intrigue est simple et limpide et fait la part belle aux personnages, des jeunes ordinaires qui se cherchent et trouvent dans le Rock un exutoire à leurs doutes, leurs angoisses et leurs blessures secrètes. Pas de plan de carrière, malgré le vague espoir du succès, entretenu par le contact avec un producteur écoeurant de cynisme. L’important c’est le défouloir, grâce aux décibels et à des textes cathartiques.
Les parents et la famille en général y jouent le rôle fondamental qui leur revient, parce qu’ils sont presque toujours la première cible de la révolte de l’apprenti rocker. Bien qu’ici les rockers ne soient pas vraiment des rebelles mais plutôt des jeunes gens polis et respectueux de l’autorité parentale même si elle leur pèse inévitablement.Ce local et ces répètes vont amener chaque membre du groupe à se révéler aux autres et bien sûr avant tout à lui-même. Tout particulièrement quand l’ampli du guitariste va tomber en rade et obliger à trouver une combine pour le remplacer. Pourtant, le père de Giuliano avait bien précisé que le local était un « cadeau temporaire », subordonné à la seule condition de ne pas faire de conneries…
L’auteur sait de quoi il parle. Il a joué du Punk dans plusieurs groupes amateurs. C’est sans doute pour cette raison que son récit, servi par des dialogues d’une rare authenticité, nous immerge complètement dans l’intimité de ces quatre adolescents. Le trait acéré et la mise en couleurs magistrale restituent parfaitement l’incandescence de ces répètes dont on pourrait presque entendre la clameur et où chacun joue comme si sa propre vie et accessoirement le destin du Rock en dépendaient.
Le groupe de Giuliano, Stefano, Alberto et Alex n’a pas de nom, ne connaîtra aucun lendemain professionnel et on ne le verra pas se produire en concert. Tout juste aura-t-il enregistré quelques morceaux sur une cassette au moyen d’un petit magnétophone de fortune. Mais Gipi rappelle que l’essentiel est ailleurs, dans le fait d’avoir un endroit vraiment à soi, de jouer ensemble, de former un groupe et d’y frotter son ego avec celui des autres pour se fondre dans un élan commun.
« Le Local » est sans conteste à ce jour le plus bel hommage que l’on ait fait à ces lieux obscurs et secrets où la magie du Rock se perpétue et se régénère sans cesse.

Riff Reb’s

Dessins et textes : RIFF REB’S

Déjà, avec pareil pseudo, on devine que l’on ne va pas faire dans la dentelle. Riff Reb’s fait partie de ces auteurs dont le style pourrait aider à trouver la définition de ce qu’est le graphisme Rock, si tant est que cela présente un quelconque intérêt. Avec des œuvres comme « La Crève », « Le Bal de la Sueur » ou « Glam et Comet », son trait sombre, tout aussi élégant que percutant donne vie à des intrigues et des personnages hors du communs, déjantés, marginaux, délurés, bref bien Rock’n Roll.
Depuis qu’il a commis le « Petit Rocker Illustré de A à Z », on se doutait que l’homme appréciait la musique bruyante et saturée. Ce petit opus vient amplement confirmer les soupçons et asseoir définitivement sa culpabilité.
Riff Reb’s offre, en même temps qu’un superbe condensé de son talent, de somptueux hommages à la fine fleur du bon vieux gros Rock qui tâche, tels Motörhead, Thin Lizzy, AC/DC, MC5 ou Red Hot Chili Peppers (avant qu’ils ne se couillemollisent) dans des visions flamboyantes, chaloupant entre affiches de concert réelles ou fictives, films et couvertures de comics. Ce mélange détonant est aussi agrémenté de quelques illustrations sans lien direct avec le Rock mais totalement dans l’esprit.
Un petit bijou noir et blanc dont on pourrait juste regretter ce format carte postale, où certaines de ces fresques électriques se trouvent souvent un peu à l’étroit.

Nous sommes Motörhead

Dessins et textes : COLLECTIF

Les Collectifs ? Comment dire… Rien qu’avec leurs titres peu ragoûtants, calibrés pour les têtes de gondoles d’hypermarchés, du genre « Démis Roussos en bandes dessinées » ou encore « Les chansons de Frédéric François en BD », on imagine bien le making-of : « Eh, Duchmole, ça te dirait de faire un truc sur Machin ? – Ah ouais, cool, et tu veux combien de planches ? Pour quand ? Euh… et c’est payé combien ? Ah… ben, faut que je réfléchisse alors et pis tu sais en fait, Machin, à part son premier album… finalement j’connais pas bien et en plus le Black-Variète-Core, j’écoute plus trop ça… »
Le pire, c’est les illustrations de chansons en BD. Ca confirme que même un bon texte de chanson constitue rarement un scénario intéressant, même avec des grosses pointures de la planche. On reste trop dans l’adaptation littérale. Bien qu’il en existe, comme le Bob Dylan Revisited par exemple, qui comporte quelques trucs sympas, la plupart du temps, mieux vaut refermer vite le bouquin et remettre le son. Ce genre d’exercice donne plus l’impression que les éditeurs qui se sont lancés là-dedans avaient au mieux envie de se faire plaisir, au pire espéraient faire un bon coup commercial, (l’un n’empêchant certes pas l’autre) surtout en choisissant de mettre en images quelques franchouillards bien bankables, du genre qui créent de mini-émeutes dans les allées du festival d’Angoulême.
Bon, maintenant que j’ai plombé l’ambiance, y’a plus qu’à allumer les Marshall et pousser les potards à fond dans le coin car maintenant on va parler de Rock’n Roll et donc de Motörhead. Car s’il est un gang qui depuis plus de 30 ans fait l’unanimité dans toutes les chapelles du culte du Binaire Primaire, c’est bien le trio de Sir Lemmy Kilmister. Faites le test, demandez au plus élitiste des fans de Post-Rock underground si, quand même, y’aurait pas un groupe de Rock « connu » qui trouverait grâce à ses yeux, à part bien sûr les Beatles (hors compète) il vous concèdera que « ouais, Motörhead, à la limite, c’est vrai que… ». Motörhead, ça triche pas, c’est carré, sans surprise, réconfortant. On met le disque et on s’en prend plein sa race, juste ce qu’il faut. A 70 balais, avec des tiags, un stetson, des cheveux filasses, des rouflaquettes et du diabète, n’importe qui à la place de Lemmy serait parfaitement ridicule (qui a crié Johnny ? vraiment, c’est pas malin !). Lemmy, c’est le surhomme nietszchien, l’essence platonicienne du Rocker, qui impose le respect idolâtre. Un jeu de basse tellurique, une voix granitique, rauqu’n râle, peaufinée au papier de verre gros grain trempé dans le Jack Daniels et une ribambelle d’hymnes heavy-rock, métal et même punk (foin des étiquettes, Lemmy vous expliquerait que tout ça, c’est  juste du Rock’n Roll et une question de réglage de la pédale distorsion).
La préface résume bien la démarche. En France, on n’arrivera jamais à sortir un groupe comme Motörhead mais on a la BD. Là, on est bons, on sait faire. Alors on va brancher les crayons et les pinceaux et rendre à la bande à Lemmy l’hommage qu’elle mérite.
Mais face à un tel monument, il fallait donc mettre la barre très haut. « Nous sommes Motörhead » (pour ceux qui ne comprennent pas le choix du titre, je ne peux, hélas, rien) s’y est employé. Un format 33 tours, comme à la grande époque, une couv noire (comment faire autrement ?) et un visuel monstrueux de la bête magistralement revisitée par Lamquet.
A l’intérieur, des récits courts, efficaces, des évocations oniriques (Oiry), iconoclastes (Witko), drolatiques (Bouzard), révérencieuses (Josso), mystiques (Micol), autobiographiques (Menu) mais jamais béates. Motörhead, c’est pas pour les groupies. La démarche des auteurs est sincère à l’évidence et tous ont tenu à se mettre à la hauteur et transmettre à leur manière leur admiration pour le trio british. Et cela nous donne une compilation qui constitue désormais une référence en matière d’ouvrages de BD collectif.
Ben, voilà, c’était pas compliqué, il suffisait juste de choisir des auteurs de talent, fleurons de cette fameuse nouvelle BD (pour faire dans le raccourci commode), affranchis de l’héritage académique de la grande école franco-belge et véritablement concernés par le Rock (et donc Motörhead, au cas où vous n’auriez toujours pas pigé) parce que définitivement ils le sont et nous le sommes tous, oui, motherfuckers, nous sommes Motörhead !
Sinon, j’avoue, Demis Roussos en bandes dessinées, ça se fera jamais, il faudrait au moins 300 planches pour être au niveau du sujet et aucun éditeur ne prendrait un tel risque (ou alors une co-édition Weight-Watchers ?). En revanche, Frédéric François par Bouzard, Luz ou Menu, je serais curieux de voir ça…

Et pour en savoir plus sur ce sacré Lemmy, le documentaire éponyme s’impose.