Gimme more Indie Rock !

Dessins et textes : Half Bob

C’est avec le printemps que revient le nouvel opus d’Half Bob, consacré à la passion dévorante et sans limites qu’il voue au Rock indépendant (on va dire Indie Rock, parce qu’on est branchés et surtout parce que les Français, qui déjà ne sont guère présents dans le Main Stream, le sont encore moins ici).Gimme more Indie Rock 2
On retrouve la formule éprouvée sur le blog éponyme ainsi que dans le premier tome, toujours aussi réjouissante, à condition toutefois de partager un tant soit peu la susdite passion de l’auteur : un recueil de chroniques qui n’ont pour autre prétention, mais c’est déjà énorme, d’évangéliser nos âmes profanes à la religion de cette forme de Rock dont les icones ne rempliront jamais les stades. Certes, il existe dans le genre quelques stars, Neil Young, leur grand-père à tous ou encore les Pixies et dans une moindre mesure Beck ou Sonic Youth mais rien n’est plus exaltant que ces groupes obscurs dont la connaissance distingue du commun des mortels.
Difficile de définir précisément ce qu’est l’Indie Rock, tant il recouvre de styles différents, entre Folk, Blues, Punk ou Electro, entre autres. Ce qui le caractérise serait plutôt cette façon de détourner les codes de chacun de ces styles, avec une approche plus arty, intellectuelle, littéraire… ou pète-couilles élitiste diront les mauvaises langues (ou les ignares). Une approche souvent radicale et sans concessions sollicitant de l’auditeur une bonne capacité d’écoute et d’ouverture d’esprit, mais qui recèle aussi de vraies perles concoctées par des musiciens souvent méconnus bien qu’adulés par leurs (quelques) fans
Le propos du livre reste avant tout de parler encore et encore de musique. La subjectivité est assumée, pour faire découvrir en images, le plus souvent sous forme d’éloges vibrants les groupes et artistes qui comblent l’auteur et dont il présente une discographie détaillée et sélective. Gimme more Indie Rock 1
Anecdotes autobiographiques teintées d’auto-dérision et d’une pointe d’humour agrémentent cette petite encyclopédie de l’Indie Rock en évitant toutefois le côté rébarbatif. Preuve que Half Bob ne se prend pas au sérieux et reste lucide sur les petits inconvénients que peut présenter le fait de vivre sa passion au quotidien, ces petits moments de solitude qui laissent votre entourage perplexe face à tant d’enthousiasme et de béatitude aussi mono que mélo maniaques.
Chaque vrai fan de Rock, quelle que soit son obédience, se reconnaîtra un tant soit peu dans les chroniques d’Half Bob et, pour ceux qui marchent encore dans la pénombre, elles les mèneront droit à la lumière…tamisée de l’Indie Rock.

La chronique du premier tome, c’est par là et l’interview d’Half Bob, par ici

Just Gimme Indie Rock !

Dessins et textes : HALFBOB

L’avantage d’un blog, toujours en activité s’entend, c’est qu’on peut en causer n’importe quand sans donner l’impression aux branchés qui arpentent les voies les plus obscures du Web d’avoir découvert l’eau tiède. Alors que la relative jeunesse de mon bouquin et du site m’a conduit à chroniquer des œuvres qui avaient pas mal de bouteille (quoique toujours gouleyantes !), j’ai découvert récemment au dernier festival de Saint Malo (2012, Gimme Indie Rock ! © Half Bobje précise pour ceux qui liront cette chronique lors du prochain millénaire) l’opus de Mister Half Bob. De retour dans mon doux foyer, je suis allé voir de quoi il retournait sur la Toile. Le blog s’appelle Gimme Indie Rock ! dont les bonnes feuilles plus des inédits ont été édités en albums au titre éponyme (avec juste un Just devant pour le dernier paru en 2012)
Parlé-je ici de l’un ou de l’autre ? Des deux en fait et peu importe. Ce qui compte c’est la démarche de l’auteur qui dans sa finalité se rapproche pas mal de celle des sieurs Damprémy et Terreur Graphique dans La Musique Actuelle pour les sourds et malentendants, à savoir partager un gout immodéré pour le Rock branché et notamment underground, réservé aux initiés (ceux qui connaissent déjà et ceux qui vont connaître et donc rentrer dans le cercle).
Dans son blog, Half Bob illustre les affres de cette passion sans limite et livre en images ses coups de cœur, surtout et ses déceptions ou ses dégouts un peu. Autobiographie, autodérision et parodie sont régulièrement au gout du jour avec parfois une pointe didactique pour rappeler aux mécréants de quoi il retourne quand il s’agit de parler de groupes ou d’artistes dont la liste des aficionados tiendrait facilement sur un ticket de métro, cela même si les grands noms du Rock indépendant (Pixies, Nirvana, Dinosaur Jr, Smashing Pumpkins…) sont aussi évoqués. C’est dans la narration de grands moments de solitude du fan de Rock avec un dessin ultra caricatural qui en accentue l’effet comique, qu’Half Bob excelle tout particulièrement. On retrouve dans l’évocation de ces tranches de vie pas toujours glorieuses la même veine que Fabcaro avec son excellent Like a Steak Machine.
Au fil du temps, le blog, mine de rien, commence à constituer une petite encyclopédie du Rock indé dans laquelle on peut naviguer à loisir, grâce à un judicieux archivage alphabétique. De quoi découvrir plein d’artistes méconnus mais forcément géniaux si l’on en juge par l’enthousiasme avec laquelle l’auteur nous les présente. Rien que ça mérite bien qu’on aille y cliquer sans retenue, tout en feuilletant les pages du bouquin pour les plus dextres.

La chronique du premier tome, c’est par là et l’interview d’Half Bob, par ici