Rocknroll Suicide

Dessins et Textes : Louise Laborie

Dans une station balnéaire, à la localisation indéterminée, trois jeunes adultes végètent tant dans leur propre vie que comme membres de Supersonic Pizza Club, un groupe de reprises éclectiques de morceaux de Rock allant des Beatles aux Arctic Monkeys. Ils écument les troquets et restaus du coin. Iris la batteuse est serveuse dans un bar. Martha, guitariste et chanteuse, riche oisive, est rongée par son ambition de devenir une Rockstar. Valentin, le bassiste à la timidité maladive, angoisse de se faire virer du groupe.
Depuis toutes ces années où ils jouent ensemble, ils n’ont encore jamais rien composé et à ce rythme leur rêve de carrière musicale s’éloigne implacablement. Mais voilà qu’ils décrochent enfin leur Graal : jouer au Balroom, la salle de spectacle locale où se produit chaque semaine Lionel Chevallier, sosie taciturne et mystérieux de Frank Sinatra dont il reprend le répertoire…

Le thème classique d’une jeunesse engluée dans un bled de province qui sclérose très vite le moindre rêve de gloire, est ici traité dans une chronique douce amère, mélancolique comme un ciel maussade de bord de mer. Le titre de l’album est une référence pas du tout innocente au beau et dépressif morceau de David Bowie. L’autrice fait aussi un clin d’œil sympa au mythique Club des 27, l’âge de Martha au moment du récit.
Le graphisme est sobre et expressif, les personnages sont bien campés et l’intrigue ménage son petit suspense jusqu’au bout. Voilà qui redonne en fin de compte une bonne raison de vivre et d’écouter du Rock’n Roll.