Dessins et textes : Hervé BOURHIS
On est d’abord attiré par l’objet. Ce format 45 tours du bon vieux temps du vinyle quand les chansons se vendaient encore à l’unité et où l’on pouvait s’offrir le dernier tube d’un groupe sans être d’obligé d’acheter tout l’album. La couverture, découpée comme une vraie pochette de disque, d’un rouge sang bien pétant soulignant le noir du cercle central, où se détache en lettres blanches un titre simple, accrocheur, même un poil prétentieux, qui suscite la curiosité et l’envie irrésistible de voir de quoi il retourne.
En ouvrant le livre on découvre une série de dessins sans fil conducteur apparent, ah si, une année en haut, sur la page de gauche. On tourne les pages, d’accord, c’est chronologique, une histoire du Rock en BD donc ?
Un coup d’œil plus attentif sur les dessins… la pochette d’Highway To Hell, le logo des Satellites, les Pixies en concert… oui, mais encore ?
Avant de refermer l’ouvrage, on prend quand même le temps de lire quelques textes, tiens, c’est juste après la mort de Presley qu’Elvis Costello a choisi son pseudo. Ah oui, c’est vrai, Jon Spencer a d’abord joué dans Pussy Galore, Eh, mais moi aussi j’étais amoureux de Kim Deal, en plus c’est moi qui l’ai vue le premier ! Ah bon, Rivers Cuomo a une jambe plus courte que l’autre ? déjà qu’il est pas bien grand…
Dix minutes plus tard, on sort de la librairie avec l’opus et le soir on le reprend du début. Juste quelques pages, avant de s’endormir, demain y’a école. Les années s’écoulent au fil des dessins… Il est quelle heure là ? Bon allez, je termine les années 1980 et promis, j’éteins…
Hervé Bourhis parvient à illustrer grâce à un choix subtil et équilibré de grands évènements et des petites anecdotes, le foisonnement de cinq décennies de Rock. Pochettes d’albums, images de concert, portraits, scènettes lycéennes, agrémentées de textes manuscrits ou informatiques, courts, précis, parfois ironiques ou percutants comme des gros titres de journaux se juxtaposent avec bonheur, et forment un tout cohérent et équilibré.
Pour autant, bien qu’il soit très dense et au bout du compte assez didactique « Le Petit Livre Rock » n’est ni une anthologie, ni une encyclopédie. Plutôt une autobiographie ludique et interactive (tant elle évoque en nous de souvenirs), le journal intime d’un véritable passionné de Rock. Ca commence en 1951 et ça s’arrête en 2007 et même 2008 dans la deuxième édition mais ça se peut être lu ou butiné dans n’importe quel ordre, complètement ou par bribes et surtout ça déclenche immanquablement l’envie de réécouter toute sa discothèque.
L’interview d’Hervé Bourhis, c’est ici