Godspeed, une vie de Kurt Cobain

Dessins : Mc CARTHY et FLAMEBOY – Textes : LEGG

Beaucoup de choses ont été écrites sur la carrière météorique de Nirvana et sur la mort de son leader. En BD, Petit à Petit a sorti une biographie passionnante qui fait tout le tour de la question.
Alors quoi de plus ? Le parti pris de Godspeed est de mettre de côté le groupe et de se placer du point de vue unique et subjectif de Kurt Cobain.
Ce dernier y est présenté comme un ange qui glisse vers la déchéance. Un destin tracé entre les deux écueils insurmontables du divorce de ses parents et d’effroyables douleurs gastriques. Deux épreuves insoutenables qui le pousseront vers la drogue et l’autodestruction même si elles l’amèneront à trouver refuge dans la musique.
Les souffrances, les angoisses, le mal de vivre mais aussi la quête vaine d’un amour pur et sincère sont les thèmes que cette biographie développe dans l’optique d’expliquer que le suicide de Cobain était inéluctable.

Il n’est pas évident d’adhérer à cette thèse visant à faire de Cobain le seul responsable de son suicide mais cette approche a le mérite d’être cohérente et de donner une explication plausible à l’issue finale.
J’adhère franchement moins au graphisme dont l’académisme Comics et une mise en couleurs informatique flashy et sans relief ne paraissent guère appropriés au sujet. La ressemblance avec les personnages réels est peu évidente et surtout fluctuante, avec un Novoselic et un Grohl vraiment méconnaissables. Seule Courtney Love est assez réussie (un paradoxe, vu qu’elle n’a franchement pas le beau rôle). Dommage, car le petit cahier graphique, à la fin du livre montre que sur ce plan, les auteurs auraient pu livrer une bien meilleure version.
Toutefois, Godspeed dresse un portrait sincère de Cobain, restituant la personnalité fragile et sensible de l’un des meilleurs song-writers de l’histoire du Rock.