Les Hives en concert

Non seulement le Zénith de Paris n’est pas plein mais en plus l’accès aux premiers rangs se fait aisément au milieu de la prestation du groupe en première partie. De quoi finir tranquillement son jambon-beurre-Kro sans malmener mes intestins.
Les gentlemen suédois arrivent en queue de pie et haut de forme, leur tenue officielle pour la tournée du dernier album Lex Hives, sans doute l’un de leurs meilleurs opus.

Les couvre-chefs valdinguent rapidement, le groupe étant bien décidé à mettre le feu. Si leur énergie fait plaisir à voir, entre les facéties jaggeriennes du chanteur qui joue la rockstar qui se la pète et la fougue du guitariste rouquin (qui se la pète tout court, la vraie star du groupe, c’est lui), j’ai du mal à passer le cap du hochement de tête approbateur. Je ne suis pas un immense fan du Punk bien léché des HIves mais je l’apprécie pour ce qu’il a toujours été, classique, efficace, racé. Mais aussi sans surprise ni véritable perle tubesque qui aurait pu offrir au combo un statut plus large que celui d’icône du Rock Garage.

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Cette étiquette n’est d’ailleurs pas forcément appropriée car ici le garage ressemblerait plutôt à un loft spacieux, lumineux et bien entretenu. Les Hives font du Punk léché et racé, classieux avec une recherche permanente de se démarquer de la concurrence en cultivant le décalage avec leur image de dandys électriques. C’est naturellement sur les planches qu’ils peuvent exploiter à fond le filon mais l’exercice a aussi ses limites car hormis quelques premiers rangs embarqués dans le rituel pogo agrémenté de quelques rares slammeurs, on ne sent pas la salle vibrer à l’unisson. Les Hives sont facétieux, marrants et sincères, et musicalement d’irréprochables rockers mais il leur manque peut-être ce premier degré naïf et rageur qui sied souvent à ce genre de musique. N’empêche, on ne va pas faire la fine bouche, ça reste un excellent groupe, qui mérite le détour et le coup d’œil, tant on sent ses membres totalement impliqués dans leur prestation, ce qui est déjà beaucoup, à défaut de déclencher l’enthousiasme béat.