C’est avec le printemps que revient le nouvel opus d’Half Bob, consacré à la passion dévorante et sans limites qu’il voue au Rock indépendant (on va dire Indie Rock, parce qu’on est branchés et surtout parce que les Français, qui déjà ne sont guère présents dans le Main Stream, le sont encore moins ici).
On retrouve la formule éprouvée sur le blog éponyme ainsi que dans le premier tome, toujours aussi réjouissante, à condition toutefois de partager un tant soit peu la susdite passion de l’auteur : un recueil de chroniques qui n’ont pour autre prétention, mais c’est déjà énorme, d’évangéliser nos âmes profanes à la religion de cette forme de Rock dont les icones ne rempliront jamais les stades. Certes, il existe dans le genre quelques stars, Neil Young, leur grand-père à tous ou encore les Pixies et dans une moindre mesure Beck ou Sonic Youth mais rien n’est plus exaltant que ces groupes obscurs dont la connaissance distingue du commun des mortels.
Difficile de définir précisément ce qu’est l’Indie Rock, tant il recouvre de styles différents, entre Folk, Blues, Punk ou Electro, entre autres. Ce qui le caractérise serait plutôt cette façon de détourner les codes de chacun de ces styles, avec une approche plus arty, intellectuelle, littéraire… ou pète-couilles élitiste diront les mauvaises langues (ou les ignares). Une approche souvent radicale et sans concessions sollicitant de l’auditeur une bonne capacité d’écoute et d’ouverture d’esprit, mais qui recèle aussi de vraies perles concoctées par des musiciens souvent méconnus bien qu’adulés par leurs (quelques) fans
Le propos du livre reste avant tout de parler encore et encore de musique. La subjectivité est assumée, pour faire découvrir en images, le plus souvent sous forme d’éloges vibrants les groupes et artistes qui comblent l’auteur et dont il présente une discographie détaillée et sélective.
Anecdotes autobiographiques teintées d’auto-dérision et d’une pointe d’humour agrémentent cette petite encyclopédie de l’Indie Rock en évitant toutefois le côté rébarbatif. Preuve que Half Bob ne se prend pas au sérieux et reste lucide sur les petits inconvénients que peut présenter le fait de vivre sa passion au quotidien, ces petits moments de solitude qui laissent votre entourage perplexe face à tant d’enthousiasme et de béatitude aussi mono que mélo maniaques.
Chaque vrai fan de Rock, quelle que soit son obédience, se reconnaîtra un tant soit peu dans les chroniques d’Half Bob et, pour ceux qui marchent encore dans la pénombre, elles les mèneront droit à la lumière…tamisée de l’Indie Rock.
La chronique du premier tome, c’est par là et l’interview d’Half Bob, par ici