Bonus Track : Fabcaro

A propos de Like A Steak Machine : 3 questions à FABCARO

L’auto-dérision est ta marque de fabrique. Mais franchement, toutes les anecdotes que tu racontes sont-elles authentiques ?
Oui, elles sont 100 % authentiques. J’essaie juste de trouver une forme qui les rendent un peu attrayantes, mais tout est vrai. Hélas…

Tu pratiques toujours la guitare pour de vrai ou bien t’es-tu reconverti dans l’Air Guitare ?
Oui, je joue toujours. Plus trop en groupe parce que c’est de plus en plus difficile de trouver des créneaux communs pour répéter, mais je gratouille tous les jours entre deux dessins. Plutôt acoustique du coup.

Quelles seraient selon toi les deux chansons de Rock idéales pour illustrer respectivement le pire moment de solitude et le plus grand moment d’allégresse ?
Rholala, c’est compliqué, y’en a tellement… Les deux premières qui me passent par la tête : Pour l’allégresse, Still Take You Home des Arctic Monkeys et pour le moment de solitude, Glory Box de Portishead.

Like a Steak Machine

Dessins et textes : FABCARO

L’autobiographie est devenue à la mode ces dernières années dans le monde de la Bande Dessinée. Les auteurs s’y sont mis soit pour montrer qu’ils étaient de vrais artistes avec de vraies choses à dire, soit pour se marrer et faire marrer les autres en maniant l’autodérision comme argument comique, dans des suites de gags. Cela a donné de franches réussites telles The Autobiography of Me too de Bouzard ou Le retour à la Terre de Larcenet et Ferri.
Fabcaro s’est inscrit dans cette veine et dans Like a Steak machine, il y ajoute un ingrédient à la fois fil rouge et madeleine : les chansons qui ont bercé ses jeunes années adolescentes et adultes.
Pour chaque chanson, une anecdote tirée de la jeunesse de Fabcaro dont elle est à l’origine ou constitue la trame sonore.
Le procédé est original et le choix des chansons judicieux. Facile, quand on est un vrai fan de musique, on n’a que l’embarras du choix. Je ne sais plus qui a dit « l’autodérision est une forme de lâcheté ». Fabcaro lui ne manque pas de courage car parmi les chansons qui ont constitué la bande-son de sa jeunesse, il y a quelques titres peu glorieux, peu avouables, pour lesquels il ose confesser sans pudeur le coupable penchant. Goldman, Rick Astley ou Elsa, excusez du peu. Mais il faut croire qu’il faut bouffer de la merde pour vraiment apprécier la gastronomie, car en grande majorité, la compilation est digne de respect.
Like a Steak Machine est donc un véritable florilège de la loose adolescente, une chouette compilation de grands tubes Rock et aussi une restitution fidèle des us et coutumes de la population lycéenne mâle des années 1980.
On se bidonne franchement à lire les déboires et déconvenues du héros et ses grands moments de solitude dont il faut bien s’avouer que l’on a connu les mêmes à peu de choses près. On essayait d’être des héros, d’avoir l’air marginal, rebelle, branché, spirituel, exceptionnel alors qu’on était surtout dans le meilleur des cas passionné et maladroit et le plus souvent con et branleur et c’est pour ça qu’on écoutait du Rock, parce qu’on pensait y trouver des justifications à toutes les conneries qu’on pouvait dire ou faire et que ça nous donnait la sensation d’être immortels comme les idoles qui nous envoyaient leurs décibels entre les deux oreilles. Et c’est aussi pour ça qu’on en écoute encore, parce qu’aucune autre musique n’offrira un meilleur réceptacle à nos pulsions sublimes et dérisoires.

Bonus Track : 3 questions à Fabcaro